RÉSUMÉ SUCCINCT Des amis se réunissent pour un dîner et finissent par révéler des secrets les uns sur les autres. Version Bollywood du film italien Perfect Strangers (Perfetti sconosciuti), de Paolo Genovese.
S A N S COMMENTAIRES
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Mudassar Aziz
Genre(s) Comédie de mœurs
Origine(s) Inde Année : 2024 – Durée : 2 h 11 min Langue(s) V.o. : hindi ; s.-t.a. All in Fun and Games
Mudassar Aziz
Dist. [ Contact ] @ Bhargav Gorrepati [ KKM Film Production ]
RÉSUMÉ SUCCINCT La découverte d’un tableau disparu bouleverse la vie de plusieurs personnes.
CRITIQUE Luc Chaput
★★★ ½
L’âme
des
objets
Dans une pièce d’un hôtel des ventes, une jeune femme découvre un manteau chic à bas prix. Elle en fait l’acquisition.
La vente des objets d’art a connu depuis le dernier tiers du XXe siècle une forte progression due en partie à l’arrivée de nouvelles fortunes et à l’élargissement de la notion d’objets de collection à des domaines issus de pratiques plus populaires. L’acquisition d’un chef d’œuvre ou reconnu comme tel rejaillit sur la notoriété positive de son nouveau propriétaire. Le cinéaste Pascal Bonitzer (Cherchez Hortense) s’immisce dans ce marché à partir d’un cas récent ayant rencontré certains des intervenants remerciés dans le générique de fin.
Commissaire(s)-priseur(s), un métier d’enquête.
Le récit démarre dans une société célèbre dans ce marché dont le nom a à peine été modifié. André y est un commissaire-priseur sûr de son œil et cassant par moments. Aurore, sa nouvelle stagiaire, a plusieurs choses à cacher. Elle se familiarise avec les divers lieux de son travail qui abritent des mémoires et des envies. Cette visite évoquera pour certains l’émouvant Jamais plus toujours de Yannick Bellon.
La mise en scène prend un aspect plus choral par l’annonce de la découverte d’un tableau. Ce type de courriers ou de courriels est le lot de ces employés de sociétés et ils sont habituellement peu porteurs de pépites.
Les diverses étapes de la constitution du dossier et les embûches que peuvent amener collègues ou concurrents s’insèrent naturellement dans des séquences pimentées par le regard par moments satirique du cinéaste sur ce milieu dans lequel le paraître peut faire office d’être.
La réalisation déploie alors ses ailes dans une région française limitrophe de l’Allemagne montrant les différences sociales qui sont aussi en jeu dans ce parcours compliqué. Les diverses étapes de la constitution du dossier et les embûches que peuvent amener collègues ou concurrents s’insèrent naturellement dans des séquences pimentées par le regard par moments satirique du cinéaste sur ce milieu dans lequel le paraître peut faire office d’être.
Les relations se compliquent dans ce long métrage à la fois instructif et bien ficelé porté par des interprétations inspirées d’Alex Lutz, de Léa Drucker dans le rôle de sa collègue et amie, de Louise Chevillotte et Nora Hamzawi et surtout du nouveau venu Arcadi Radeff dans celui du re-découvreur de ces Tournesols fanés d’Egon Schiele.
RÉSUMÉ SUCCINCT Une journée dans la vie amoureuse d’un tueur en série.
CRITIQUE Élie Castiel
★★★
VIOLENCE
… Mode
d’emploi
Diviser le film en six chapitres, cinq + l’épilogue n’est pas en soi une nouvelle idée, mais les présenter pêle-mêle relève d’une idée singulière non pas capricieuse, mais dans ce cas, pour volontairement déconstruire habilement le regard du spectateur, notion complice entre l’écran et les « voyeurs que nous sommes ». On a longtemps parlé du corps à l’écran au cours des quelques dernières décennies. On continue d’ailleurs, mais le regard, lui, dans un esprit d’étude de la spectature, continue son chemin dans la critique établie et dite sérieuse.
On sent que JT Mollner (le site IMDB vous dira ce qu’il a réalisé auparavant) signe sans doute son opera prima en ce qui a trait essentiellement à la mise en scène : totale déconstruction, mutation vers d’autres possibilités de raconter le récit, défiant cette tendance à éviter le déroulement continu, le traditionnel auquel nous sommes habitués.
Deux comédiens se profilent dans cette histoire compliquée où il est difficile de prédire qui est qui. Vrais ou faux coupables ? Le tout montré avec un humour glacial qui donne froid dans le dos, tant, du moins avant la dernière partie, d’une violence affolante, gèle nos sens, traverse notre esprit, y laissant des interrogations douteuses. Les comédiens, Willa Fitzgerald et Kyle Gallner, sont sublimement atteints d’efficacité et filmés par l’acteur Giovanni Ribisi (que nous avons toujours apprécié, mais qu’on ne voit que rarement aujourd’hui) faisant gesticuler sa caméra, érotisant les corps sans qu’ils soient tout à fait nus. Elle garde ses sous-vêtements, lui son jean beige-flic.
Deux regards interrogateurs.
Le contact est ce qui compte le plus, provoquant encore notre regard indiscret. Le film oscille allègrement entre les enjeux de l’enquête (bousillée) sur un tueur en série et la rencontre érotico-perverse entre un homme et une femme, tous deux consentants dans cet étrange jeu entre le chat et la souris, mais où il est permis de se poser la question de savoir si les rôles sont inversés.
Une mise en scène adroitement contestable, mais on ne peut nier sa valeur formelle, son étrangeté, sa farouche énergie et notamment son urgence à remettre en question ces anciens codes cinématographiques, selon le regard du réalisateur, éculés et archi-utilisés.
On peut ne pas aimer la violence excessive à l’écran, mais force est de constater que notre répulsion est récompensée par une mise en scène d’une originalité incomparable.
Revenir sur les deux principaux acteurs de ce drame psychopathologique, c’est bel et bien reconduire notre regard sur le jeu d’interprétation. Deux âmes en ébullition, elle plus que lui, essayant de se rapprocher dans un puzzle de sexualité perverse, décomplexée, romantisant ou malmenant le corps et l’esprit, deux forces opposées, mais ensemble abritant les cryptogrammes invisibles et fantasmés de notre pensée.
Fitzgerald et Gallner sont aussi attirants que pernicieux dans leur jeu, nous laissant constamment sur ce qui-vive sourd et muet qui n’ose jamais se révéler ouvertement.
On peut ne pas aimer la violence excessive à l’écran, mais force est de constater que notre répulsion est récompensée par une mise en scène d’une originalité incomparable.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation JT Molner
Scénario : JT Molner Direction photo : Giovanni Ribisi Montage : Christopher Robin Bell Musique : Craig DeLeon
Genre(s) Suspense psychopathologique
Origine(s) États-Unis Année : 2023 – Durée : 1 h 31 min Langue(s) V.o. : anglais Strange Darling