Baaghi 3
PRIMEUR @ 10
Sortie
Ven 06 mars 2020
SUCCINCTEMENT
Rien ne peut briser les liens profonds qu’unissent les frères Ronnie à Vikram. Lorsque ce dernier est kidnappé par un groupe de malfrats, Ronnie, témoin de cette scène, décide de poursuivre les truands, quel que soit le prix à payer.
CRITIQUE
texte
Élie Castiel
★★★
Coups de poing en quatrième vitesse
Des trois parties de la franchise Baaghi (Rebelle en français) – la première, réalisée par Sabir Khan, ouvrait les portes à une nouvelle forme de film d’action à la Bollywood grâce à la présence charismatiquement musclée de Tiger Shroff (de son vrai nom, Jai Hermant Shroff – d’origine indienne, turque et belge), sorte de personnage mythique au même titre que les anciens Ursus, Maciste, Hercule et Rambo du siècle dernier, les alliant tous grâce une maestria dans les arts martiaux, dont les mouvements juxtaposent athlétisme, intelligence, rapidité étonnante et chorégraphie. D’où ces inserts chantés et dansés d’une dextérité époustouflante. Et contrairement aux autres héros cités, il ne cachent pas ses larmes lorsque certaines situations les réclament, n’enlevant rien à sa virilité; au contraire le rendant plus naturel. À Bollywood, c’est ainsi.
Cette troisième mouture demeure malgré tout convaincante, principalement en raison de la totale liberté que manifeste Ahmed Khan (aucun lien de parenté avec Sabir, même s’ils ont tous les deux presque le même age), également signataire du second volet mais qui ici, en dépit de la longueur du film, piège l’œil avec une étonnante économie de moyens, autant dans le récit que dans la forme.
Ce sont les gestes précis, les gestes noblement altiers, l’utilisation de l’espace et tous ces éléments de l’expérience cinématographique qui assurent l’épargne, évitant les quelconques effets visuels superflus (quelques-uns arrivent néanmoins à s’y glisser). L’interprétation de Shroff passe du comique au dramatique, voire même tragique avec un sans-gêne désorientant. Et il est conscient de son attrait physique et facial. Force est de souligner, que de façon extradiégétique, et je crois que c’est intentionnel, l’attrait homoérotique du héros ne cesse de se manifester.
Cinéma de l’extrême – on n’hésitera pas à filmer une scène où une petite fille à bicyclette se fait renverser par une Jeep – Baaghi 3 remet au film d’action ses lettres de noblesse, lui attribuant un statut à part. Car, comme toujours à Bollywood, drame intime, corruption politique, passivité des corps policiers… sont au menu. Dans le cas ici, même si de façon un peu sommaire, le conflit entre Musulmans et Bouddhistes assurent une réconciliation lorsque la victoire contre un dictateur Syrien (qu’on ne nommera pas même si des images publicitaires s’affichent un peu partout) et l’esprit réconciliateur indien finit par avoir gain de cause.
Qu’importe les invraisemblances (nombreuses) les tricheries inoffensives avec l’Histoire (inventions fictives) les faux raccords, l’ensemble nous fait sourire, nous emballe et mine de rien, nous fait prendre conscience qu’un certain cinéma à Bollywood frimeur, tchatcheur et qui se prend pour le plus malin du monde, peut être vachement divertissant.
Film-propagande? Sans doute. Film-rédempteur? Aucun doute. Toujours est-il que les spectateurs traversent des émotions diverses à une vitesse éclair, sans répit. Les quelques épisodes chorégraphiés résonnent comme des oasis de paix pour, qu’ensuite, reprennent les gestes magnifiquement orchestrés des arts martiaux. Du pur cinéma à la sauce Fantasia, malheureusement ignoré de nos cinéphiles de genre les plus avertis.
Les critiques indiens lui ont attribué un 2.0 sur IMDb, mais soulignons qu’ils/elles se basent la plus grande partie du temps sur des critères d’évaluation et de jugement occidentaux. En Inde, c’est une autre culture et ils/elles semblent l’oublier. Qu’importe les invraisemblances (nombreuses) les tricheries inoffensives avec l’Histoire (inventions fictives) les faux raccords, l’ensemble nous fait sourire, nous emballe et mine de rien, nous fait prendre conscience qu’un certain cinéma à Bollywood frimeur, tchatcheur et qui se prend pour le plus malin du monde, peut être vachement divertissant.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ahmed Khan
Genre(s)
Action
Origine(s)
Inde
Année : 2020 – Durée : 2 h 50 min
Langue(s)
V.o. : hindi; s.-t.a.
Rebel 3
Dist. @
Fox STAR Studios
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]
En salle(s) @
Cineplex
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
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