Babylon
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 23 décembre 2022
Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.
Le FILM
de la semaine.
Grandeur
et
décadence
à
Hollywood
CRITIQUE.
★★★★
texte
Pascal Grenier
Cinq ans après l’échec commercial de First Man / Le premier homme, le jeune réalisateur de 37 ans Damien Chazelle revient avec son film le plus audacieux à ce jour.
Un film d’époque de plus de trois heures dont l’action se déroule durant l’âge d’or du cinéma hollywoodien soit vers la fin du muet et les débuts du cinéma parlant. On relate ainsi la période Pré-code durant laquelle les films montrent plus de sexualité crue et de violence avant l’application de la censure morale imposée par la création de la Motion Picture Producers and Distributors of America (MPPDA) et son code Hayes.
Mais Babylon c’est d’abord et avant tout une oeuvre de référence ainsi qu’un hommage au cinéma tout court. Chazelle ose même un parallèle avec le cinéma à travers les âges avec un épilogue final qui boucle la boucle dans une salle de cinéma. Une finale aussi émouvante que flamboyante qui renvoie autant à Godard qu’au célèbre Cinema Paradiso de Tornatore.
En centrant son action sur quatre personnages principaux qui vont vivre des événements aussi extravagants que marquants, on lève le voile sur la vanité et les illusions qui ont fait la gloire d’Hollywood. Mais cette fresque d’une ambition démesurée dans un monde ultra décadent et débridé ne risque pas de plaire à tous. Le réalisateur de La La Land n’y va pas de main morte avec son portrait sans concession d’une époque charnière et outrancière qui a marqué à jamais les artisans de cette période.
Dans cette épopée frénétique menée tambour battant malgré la durée, certains y verront de nombreux parallèles avec des personnalités de l’époque : que ce soit John Gilbert (Brad Pitt, en vedette incontestable et son déclin spectaculaire lors du passage au cinéma parlant); Clara Bow (Margot Robbie, formidable en figure montante et séduisante du cinéma avant sa déchéance) et plusieurs autres dans des rôles secondaires comme Li Jun Li fortement inspiré d’Anna May Wong. Et parmi ces personnages pittoresques ou colorés campés avec aplomb, Diego Calva est une belle révélation dans le rôle plus fictif du jeune Manny Torres qui commence sa carrière comme assistant.
Un film gigantesque avec un grand G mais aussi un film drôle à l’humour efficace. Sorte de croisement entre Boogie Nights (Nuits endiablées) et Day of the Locust (Le jour du fléau) pour la période des années folles avec tout l’enfer qui se déchaîne et où le charisme des protagonistes aide grandement à apprécier ces moments perplexes et ces nombreux égarements.
Pour Chazelle, l’important est de récréer un mode de vie excentrique en semant le chaos et le désordre, saccageant tout sur son passage. Et dès le départ, avec ce prologue qui dure près d’une demi-heure et sert à montrer simplement une fête excessive et bacchanale, il donne le ton et impressionne par sa maîtrise du langage cinématographique. On assiste à un feu roulant de folie et d’émotions au détriment d’une structure narrative précise ou même cohérente par moment.
L’important est de nous faire vivre des émotions parfois discordantes au même titre que celles vécues par les protagonistes. Un parti pris esthétique et scénaristique qui refuse de sombrer dans la nostalgie ou la mièvrerie est à la fois la principale force, mais aussi la plus grande faiblesse de ce film qui je le répète est un des plus ambitieux jamais fait sur Hollywood.
Un film gigantesque avec un grand G mais aussi un film drôle à l’humour efficace. Sorte de croisement entre Boogie Nights (Nuits endiablées) et Day of the Locust (Le jour du fléau) pour la période des années folles avec tout l’enfer qui se déchaîne et où le charisme des protagonistes aide grandement à apprécier ces moments perplexes et ces nombreux égarements.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Damien Chazelle
Scénario
Damien Chazelle
Direction photo
Linus Sandgren
Montage
Tom Cross
Musique
Justin Hurwitz
Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis
Année : 2022 – Durée : 3 h 10 min
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Babylone
Dist. [ Contact ] @
Paramount Pictures
Diffusion @
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Langage vulgaire ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]