Ballet BC

CRITIQUE.
[ DANSE ]

★★★★

texte
Élie Castiel

 

Trilogie

des sens

Retour du Ballet BC avec trois œuvres au programme, dont une reprise de The Statement, signée Crystal Pite, que nous avions couvert en 2020 (ici.). Même enthousiasme des nouveaux danseurs et danseuses. Un don pour la théâtralité dont les voix off s’articulent avec économie hallucinante, au diapason d’une musique d’Owen Bolton quasi jouissivment aphasique. Un plaisir de revoir ce classique du répertoire-Pite.

Au début, Garden du chorégraphe Medhi Walerski. Le blanc des costumes s’inscrit dans la durée de ce magnifique Quintette pour piano en la mineur, op. 14 de Camille Saint-Saëns. Multiplicité des gestes, rapprochements sporadiques ; la scène devient un espace vital entre les danseuses et danseurs et le mouvement chorégraphique, comme s’il s’agissait d’un rituel qui se perd dans la nuit des temps. Est-ce essentiel de saisir la métaphore qui ressort de cette chorégraphie ? Pour le commun des mortels, c’est admirer la grâce des corps en mouvement, la musique qui demeure constamment absolue et plus que tout, donnant à Walerski ses lettres de noblesse. Édifiant et tout particulièrement envoûtant.

La pièce de résistance de la soirée, Bedroom Folk de l’Israélienne Sharon Eyal, assistée de Gai Behar. La musique, entraînante, d’Ori Lichtik renvoit à une terre constamment en conflit et pourtant conservant son enthousiasme pour la création artistique. Quelque chose du rituel, du tribal, du cérémonial se construit dans cette chorégraphique inusitée magnifiquement mise en danse. Les corps inquiets et dans le même temps béats  se rapprochent comme s’ils devaient se défendre, ensemble, contre une quelconque agression. Et puis, par enchantement ou sans doute goût du risque, les danseurs se détachent, se libèrent du joug de l’emprisonnement et terminent ces quelques vingt minutes inoubliables avec une finale inattendue qui annonce la tombée du rideau.

La pièce de résistance de la soirée, Bedroom Folk de l’Israélienne Sharon Eyal, assistée de Gai Behar. La musique, entraînante, d’Ori Lichtik renvoit à une terre constamment en conflit et pourtant conservant son enthousiasme pour la création artistique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Créations
Garden
Chorégraphie : Medhi Walerski
Musique : Quintette pour piano
en la mineur, op. 14, Camille Saint-Saëns

The Statement
Chorégraphie : Crystal Pite
Musique : Owen Bolton

Bedroom Folk
Chorégraphie Sharon Eyal et Gai Behar
Musique : Ori Lichtik

Interprètes
Danseuses et danseurs du Ballet BC

Production
Danse Danse

Durée
1 h 45 min
[ Incluant 2 entractes ]
Diffusion @
Place des Arts
[ Théâtre Maisonneuve ]
Jusqu’au 4 décembre 2021

ÉTOILES