Benedetta
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 10 décembre 2021
SUCCINCTEMENT.
Au 17e siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane, devenant le lieu de tous les péchés.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Après le succès bien mérité de Elle (2016), avec une Isabelle Huppert en grande forme, Paul Verhoeven fait de nouveau confiance à David Birke en se joignant à lui pour l’écriture du scénario de Benedetta. En l’absence de la lecture du livre de Judith C. Brown, Immodest Acts: The Life of A Lesbian Nun in Renaissance Italy, librement adapté ici, force est de souligner le caractère mystique du film, non pas issu d’une quelconque croyance en la divinité absolue, mais d’un état d’esprit obsessionnel qui se traduit, entre autres, par des apparitions courageusement profanatrices et des délires sexuels saphiques.
Entre ces deux pôles, l’un aussi audacieux que l’autre, une présentation assez déconcertante de la vie dans un couvent. Portrait d’autant plus troublant que les problèmes interpersonnels entre diverses Sœurs sont animés par des images parfois violentes, entre les illustrations propres à un certain cinéma d’épouvante et celle d’un Jésus fait Homme ; « trop » homme, jusqu’à épouser les codes de la séduction charnelle avec la principale intéressée.
Délires mystiques
Entre la petite Benedetta qui veut donner sa vie à Jésus et l’âge de la maturité qui vient avec ses innombrables assujettissements, voire tentations, une sorte de phénomène qui trouble la narration de Verhoeven.
Il est séduit, se laisse emporter par cet univers créé dans livre de Brown, mais surtout par l’écriture de Birke ; deux cheminements qui s’entrecroisent, voies doubles qui finissent dans une finale extraordinairement limpide, donnant au presque happy-ending des axes inespérés.
Les scènes saphiques sont-elles pour vendre le film aux plus offrants ou par pur fantasme d’un réalisateur qui n’a jamais fait dans la dentelle ? Provocateur par accoutumance, libre de ses choix, il lance néanmoins le spectateur à se poser la question : Benedetta, a-t-elle tout manigancé ?
Si Virginie Efira possède son personnage, chair et âme, se confondant avec une farouche concupiscence entre le véritable désir et la perversion, la gréco-française Daphné Patakia se présente aussi disponible que vulnérable.
Si Virginie Efira possède son personnage, chair et âme, se confondant avec une farouche concupiscence entre le véritable désir et la perversion, la gréco-française Daphné Patakia se présente aussi disponible que vulnérable. Bien entendu, toutes les deux exposées avec un érotisme fascinant par la caméra de Jeanne Lapoirie, travail dernièrement remarqué dans Cigare au miel, de Karim Aïnouz. Équivoque.
[ Note : Aucune projection de presse n’a été organisée pour ce film. Un lien de visionnement n’était pas non plus disponible. Nous l’avons vu, aujourd’hui, en salle. ]
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Paul Verhoeven
Scénario
Paul Verhoeven
David Birke
D’après le livre de Judith C. Brown
Immodest Acts: The Life of a
Lesbian Nun in Renaissance Italy
Direction photo
Jeanne Lapoirie
Montage
Job ter Burg
Musique
Anne Dudley
Genre(s)
Drame
Origine(s)
France / Belgique
Pays-Bas
Année : 2021 – Durée : 2 h 01 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Benedetta
Dist. [ Contact ]
Maison 4 :3
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Érotisme ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]