Bergman Island
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 15 octobre 2021
SUCCINCTEMENT.
Invités par la Fondation Bergman sur l’île de Fårö, un cinéaste connu et son épouse profitent de ce séjour de vacance-travail.
CRITIQUE.
★★★
texte
Luc Chaput
Une jeune femme, en séjour à Fårö, décide d’aller visiter le cimetière où Ingmar Bergman est enterré. Elle rencontre un jeune homme croisé plus tôt à la boutique du musée.
Tom, réalisateur établi, a été invité par la fondation Bergman à présenter son dernier film et il profite donc avec son épouse d’un séjour dans une des maisons que la fondation gère sur cette île de la mer Baltique dans la province suédoise du Gotland. Ingmar y est venu premièrement en 1960 et plusieurs de ses chefs d’œuvre dont Persona y ont été tournés. Ce lien étroit entre le maître et ce lieu a amené une notoriété à cette communauté vivant naguère de la pêche et de l’agriculture.
Le tourisme culturel a donc fleuri et même une visite guidée en car appelée safari Bergman y a lieu. Tom y prend part après la présentation réussie de son dernier film. Son épouse lui a fait faux bond ayant déjà entrepris son premier chemin de traverse. La réalisatrice et scénariste Mia Hansen-Løve établit ainsi des liens multiples entre des lieux iconiques du cinéaste suédois et les pérégrinations de ces deux protagonistes. Chris rencontre même des habitants de l‘île qui n’ont aucune idée de qui est Bergman.
Chemins de traverse
La cinématographie de Denis Lenoir remplit le cinémascope de variations d’ombres et de lumière qui unissent les diverses mises en abyme qui se déroulent sous nos yeux.
Dans le scénario qu’elle raconte à son mari plus ou moins intéressé, la jeune réalisatrice Amy, qui est son double, échange avec Jonas, lui, aux opinions très arrêtées sur l’implication sociale de son illustre compatriote. Amy y retrouve à l’occasion d’un mariage un amour de jeunesse. Mia la réalisatrice insuffle dans ces moments une grâce pleine d’un sourire mélancolique portée par l’emploi heureux de musiques diversifiées.
La cinématographie de Denis Lenoir remplit le cinémascope de variations d’ombres et de lumière qui unissent les diverses mises en abyme qui se déroulent sous nos yeux. Vicky Krieps (découverte dans Phantom Thread) offre une belle palette dans son jeu amenant Chris par ces divers chemins à une plus grande autonomie par rapport à son mari et donc à une égalité possible. Tim Roth lui donne la réplique avec un sérieux enjoué, jouant sur son image de célébrité dans des scènes de groupe. Certains verront dans ce long métrage une relecture des relations de la réalisatrice avec son ancien compagnon Olivier Assayas. Cette œuvre lumineuse de vacances est un regard oblique sur ce monde bergmanien si bien décrit par la trilogie documentaire télé Bergman och filmen, Bergman och teatern, Bergman och Fårö de Marie Nyreröd et dont le titre de sortie aux États-Unis réunissant les trois moyens métrages était d’ailleurs «Bergman Island».
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Mia Hansen-Løve
Scénario
Mia Hansen-Løve
Direction photo
Denis Lenoir
Montage
Marion Monnier
Supervision musicale
Raphael Hamburger
Genre(s)
Drame
Origine(s)
France / Belgique
Allemagne / Suède
Année : 2021 – Durée : 1 h 52 min
Langue(s)
V.o. : anglais, français, suédois; s.-t.a.
L’île de Bergman
Dist. [ Contact ] @
Cinéma du Parc
[ Kinosmith ]
Classement
Visa Général
En salle(s) @
Cinéma du Parc
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]