Boléro

P R I M E U R
Sortie prévue
Vendredi 19 juillet 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un compositeur  a des difficultés à élaborer une œuvre attendue.

 

CHOIX
de la semaine

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★

Les mystères

de la création

Lors d’une grande réception dans un hôtel particulier, un des  invités danse avec une jeune femme. L’accord semble parfait puis tout à coup, une dame s’insère dans le mouvement,  un trio qui dure quelques moments avant que la deuxième s’éclipse et que le premier duo se reforme.

À Paris, après la Première Guerre mondiale, le compositeur et pianiste Maurice Ravel connaît un succès certain partout en Europe et même aux États-Unis, ce qui compense  l‘affront du Prix de Rome qu’il n’a jamais remporté. Sa musique élégante, regorgeant de dissonances et d’accords subtils, lui apporte de nombreuses demandes de collaboration. Une danseuse russe, Ida Rubinstein, lui commande une musique de couleur espagnole pour un ballet. Telle qu’interprétée par Jeanne Balibar, ladite chorégraphe est fantasque, volontariste et la scène décrite au début en souligne sa faculté de prendre avec panache sa place.

La composition musicale comme œuvre d’une vie.

Le scénario d’Anne Fontaine  et de Claire Barré,  reprenant plusieurs éléments d’une biographie de Marcel Marnat, établit le personnage de Misia Sert, l’amie de coeur et musicienne, bien loin de la patronne des arts au caractère trempée décrite dans le récent Bonnard : Pierre et Marthe. Doria Tillier  conjugue avec grâce et beauté des arpèges intimistes avec Raphael Personnaz dont le jeu sobre donne  ainsi plus d’effets à ses moments d’impatience, de doute ou de colère.

Anne Fontaine, avec l’aide entre autres d’Alexandre Tharaux, aura pourtant réussi à faire apprécier, dans les détours de ce portait, d’autres pièces importantes de cet artiste  plus productif qu’il ne le croyait et dont les volutes sonores peuvent encore et toujours nous étonner.

La cinématographie de  Christophe Beaucarne rend tout aussi bien le clair-obscur des scènes urbaines que la lumière éclatante des bords de mer ou celle qui nimbe cette propriété du Belvédère  dans laquelle Ravel retrouve un environnement  habituellement propice à  la découverte de nouveaux agencements de sonorités. La collection d’automates qui s’y trouve a d’ailleurs peut-être eu une incidence souterraine sur la construction de ce fameux Boléro dont le cycle mélodique est repris  plus de cent-soixante fois.

La présentation au complet de cette œuvre emblématique en conclusion du film, dans une prestation plus moderne, apparaît quelque peu exagérée. Anne Fontaine, avec l’aide entre autres d’Alexandre Tharaux, aura pourtant réussi à faire apprécier, dans les détours de ce portait, d’autres pièces importantes de cet artiste  plus productif qu’il ne le croyait et dont les volutes sonores peuvent encore et toujours nous étonner.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Anne Fontaine

Scénario : Anne Fontaine, Claire Barré ;
d’après un récit de Marcel Marnat
Direction photo : Christophe Beaucarne
Montage : Thibaut Damade
Musique : Bruno Coulais

Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
France
Année : 2023 – Durée : 2 h 01 min
Langue(s)
V.o. : français ; s.-t.a.
 Bolero

Anne Fontaine

Dist. [ Contact ] @
Sphēre Media
[ Ciné@ ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]