Bonnard, Pierre et Marthe
PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 24 mai 2024
Portraits d’un couple d’artistes conjoints durant cinquante ans.
CRITIQUE
Luc Chaput
★★★
Un peintre âgé rend visite avec son épouse en barque à son confrère et sa conjointe dans leur propriété voisine au bord de la Seine.
Nous sommes à La Roulotte chez les Bonnard et Claude Monet, en parlant avec Marthe, souligne l’importance qu’elle a dans la vie de Pierre. Le scénario du cinéaste et de son collaborateur habituel Marc Abdelnour, rend compte des relations complexes entre Marthe et les collègues du peintre. Marthe, qui se nommait réellement Maria Boursin, mène une double existence. Elle s’occupe de sa pauvre mère puis courant, retourne dans les chics salons de la bonne société parisienne. La représentation de Paris à la Belle Époque est grevée par des arrière-plans peints évidents vus à travers les fenêtres dans les scènes d’intérieur du petit appartement de l’artiste.
Les couleurs
complexes
de l’intimité
La suite dans la campagne normande respire la joie de vivre et la cinématographie de Guillaume Schiffman rend bien la palette de couleurs vives de ce peintre de l’intime qui revisitait les mêmes pièces de la maison en en changeant les dimensions dans ses tableaux. Les visites d’amis s’inscrivent dans ce cadre champêtre et des conflits ressurgissent spécialement avec Misia Sert et son nouveau mari dans une courte scène quasi caricaturale.
Les rêves et les cauchemars viennent teinter les amours compliquées entre Pierre, Renée et Marthe. Cécile de France rend plausible alors le passage de muse à artiste dans une séquence de créations de pastels. La dernière partie sur la Côte d’Azur rend patente l’amour retrouvé entre ces deux personnes et donne une explication possible à la santé déclinante de Marthe. Vincent Macaigne réussit à montrer toutes les variations sur cinquante ans de cet homme à la fois taiseux et volubile et acharné à son travail.
Dans ce long métrage qui court sur une bien longue période, Maria Boursin, dite Marthe de Méligny et Marthe Solange de son nom de peintre, retrouve finalement sa part de lumière des projecteurs que les qu’en-dira-t-on lui avaient enlevée naguère.
Les décors d’intérieurs fourmillent de références aux affiches et autres croquis de Bonnard. La majorité des confrères font un petit tour et puis s’en vont dans ce portrait d’un artiste qui, à partir de quelques lignes tracés dans un agenda, échafaudait, à partir des émotions engrangées, des tableaux revus et corrigés même plusieurs années plus tard. Dans ce long métrage qui court sur une bien longue période, Maria Boursin, dite Marthe de Méligny et Marthe Solange de son nom de peintre, retrouve finalement sa part de lumière des projecteurs que les qu’en-dira-t-on lui avaient enlevée naguère.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Martin Provost
Scénario : Martin Provost. Avec la
collaboration de Marc Abdelnour
Direction photo : Guillaume Schiffman
Montage : Tina Baz
Musique : Michael Galasso
Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Belgique / France
Année : 2023 – Durée : 2 h 03 min
Langue(s)
V.o. : français ; s.-t.a.
Bonnard: Pierre & Marthe
Dist. [ Contact ] @
Sphēre Films
[ Memento Films International ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]