Bootlegger
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 08 octobre 2021
SUCCINCTEMENT.
Mani, une étudiante de retour dans sa communauté y est impliquée dans le débat sur la vente d’alcool.
CRITIQUE.
★★★
texte
Luc Chaput
Affirmation et non-dit
Dans un bel immeuble communautaire, maison ronde, une jeune femme est interviewée par les anciens de la communauté. Ces hommes et ces femmes lui disent certains préceptes. Mani en ressort ébranlée.
Étudiante à Montréal à la maîtrise en droit, Mani retourne dans sa communauté du Nord du Québec pour compléter ses recherches. Elle retrouve sa famille, des amis et constate que l’alcoolisme cause des ravages. Une discussion enflammée a lieu à l’assemblée du conseil de bande de la réserve montrant les fractures sociales alors que d’autres se taisent. Le scénario de la réalisatrice et de Daniel Watchorn lance alors plusieurs pistes secondaires, bandes de chiens errants et désœuvrement de certains jeunes. Mais c’est surtout par le biais de ses retrouvailles avec ses grands-parents que Mani peut comprendre ce qui la lie à ses pratiques ancestrales souvent renouvelées.
La photographie attentive de Nicolas Canniccioni avance dans les sous-bois et du bord des routes montre la diversité des maisons et autres lieux de vie. Des plans de drone soulignent l’arrivée grandissante de l’hiver, de la neige qui recouvre ces amoncellements de troncs d’arbre coupés et de la glace qui, emprisonnant les rivières et les lacs, permet des jeux sur ceux-ci.
Une chasse la nuit à la lampe frontale n’est pas commentée. Les sourds conflits deviennent de plus en plus apparents et des événements tragiques changent la donne. Le discours d’affirmation, déjà présent dans des archives de conférences fédérales-provinciales, prend alors d’autres formes. Mani, avocate de ce changement, devient une témoin secondaire après la rencontre avec les Anciens. Elle demande alors à Nora sa grand-mère incarnée avec un grand naturel par la poétesse Joséphine Bacon pourquoi celle-ci ne l’a pas défendue.
Pascale Bussières dans le rôle de Laura, l’épicière du village est le diamant noir de cette interprétation bien modulée d’acteurs chevronnés et de nouveaux venus qui s’expriment en français, anglais et anishinaabemowin (algonquin) dans un grand naturel. Portée par le chant de gorge de Tanya Tagaq s’alliant à la musique de Jean Martin, cette courte incursion dans un univers en changement, par une artiste multidisciplinaire, contient plusieurs moments qui resteront bien longtemps dans nos mémoires.
La photographie attentive de Nicolas Canniccioni avance dans les sous-bois et du bord des routes montre la diversité des maisons et autres lieux de vie.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Caroline Monnet
Scénario
Caroline Monnet
Daniel Watchorn
Direction photo
Nicolas Canniccioni
Montage
Aube Foglia
Musique
Jean Martin
Tanya Tagaq
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Canada
Année : 2021 – Durée : 1 h 20 min
Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.f. ou s.-t.a.
Bootlegger
Dist. [ Contact ] @
MK2 | Mile End
Classement
Visa Général
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cinémathèque québécoise
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]