Bungalow
CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Élie Castiel
Réno-réalité
De deux choses l’une : soit que Bungalow aura ses détracteurs ou, au contraire, certains le défendront comme un film audacieux dont la mise en scène, totalement inédite dans le cinéma québécois, s’aventure, intentionnellement, dans des chemins de traverse, des voies escarpées. Narrativement, se promenant dans tous les sens.
Et bénéficiant de la présence électrisante d’un ensemble de comédiennes et de comédiens taillé.es sur mesure. Oui, pour le « fun », reconnaissons en Sonia Cordeau (Sarah) et Guillaume Cyr (Jonathan) cet attachement à leurs personnages respectifs. Ici, le naturel l’emporte; autant pour elle que pour lui, la caméra n’est pas étrangère, mais une compagne de travail; comme un chum qu’on reconnaît, avec qui il est facile de dialoguer.
La dernière séquence, magistrale pour sa simplicité et son fil narratif inattendu, montre jusqu’à quel point la cinéaste réalise finalement que la fiction est un genre qui a aussi ses propres limites. Elle renonce à sa folie, sa passion du cinéma, son pouvoir de séduire en exacerbant le processus filmique, en inventant des paradigmes qui conduiront vers des situations sordides, mais montrées avec une dérision irréprochable La conclusion retrouve les codes de la fiction traditionnelle.
Auparavant, justement, une construction chaotique, à l’instar de cette vieille maison délabrée qu’il faut reconstruire, « le moins cher possible » faute de fonds. Sonia travaille dans un magasin de lingerie féminines; Jonathan jobine du mieux qu’il peut, mais se fait toujours licencier.
L’excellente musique signée Éric Graveline s’adapte harmonieusement au son de Benoît Dame et de son équipe. Une sonorité qui irrite notre ouïe et la sensibilité de notre épiderme. Nous apprécions cette expérience tant elle déstabilise nos sens, notre regard, notre vision du cinéma, qu’il soit populaire (c’est bien cela ici) que celui conçu avec une optique différente, articulée malgré son côté savoureusement bordélique (également le cas, ici).
Et comme le hasard n’arrange pas toujours les choses, une façon, pour notre J. de faire vite de l’argent. On ne dévoile rien, sauf que les détails concrets de cette transaction transforme Bungalow en un film de genre. Un exemple prouvant que la mise en scène de Côté-Collins joue sur les formes, l’architecture des plans, le son, la caméra même – celle de Vincent Biron, inquisitrice, parfois nauséabonde, s’incrustant dans les méandres les plus indiscrets de cette maison « hantée », pas plus, c’est déjà assez.
L’excellente musique signée Éric Graveline s’adapte harmonieusement au son de Benoît Dame et de son équipe. Une sonorité qui irrite notre ouïe et la sensibilité de notre épiderme. Nous apprécions cette expérience tant elle déstabilise nos sens, notre regard, notre vision du cinéma, qu’il soit populaire (c’est bien cela ici) que celui conçu avec une optique différente, articulée malgré son côté savoureusement bordélique (également le cas, ici).
Film politique? Satire sociale? Vision d’un Québec actuel parfois irresponsable? La course à l’individualisme incoercible. Tout cela à la fois?
Qu’évoque Bungalow? Justement, rien, car il s’agit du véritable premier long métrage de Lawrence Côté-Collins.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Lawrence Côté-Collins
Scénario
Lawrence Côté-Collins
Alexandre Auger
Direction photo
Vincent Biron
Montage
Jules Saulnier
Musique
Éric Graveline
Genre
Comédie noire
Origine
Canada [Québec]
Année : 2022 – Durée : 1 h 42 min
Langue
V.o. : français; s.-t.a.
Bungalow
Dist. [ Contact ] @
Les Films Opale
[ Coop Vidéo de Montréal ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]