Candyman
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 27 août 2021
SUCCINCTEMENT.
À Chicago, un artiste noir revisite le quartier dans lequel un tueur en série fantomatique a sévi naguère.
| CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Luc Chaput
Dans un vernissage, un artiste explique à une critique les éléments de son œuvre picturale dont le couvercle est un miroir. Ces échanges tournent mal et confirment Anthony dans la nécessité de son projet.
En 1992, le cinéaste britannique Bernard Rose transposait la nouvelle The Forbidden de Clive Barker de son Liverpool original à l’ensemble d’immeubles à loyer modique Cabrini Green à Chicago. Depuis, ces tours délabrées ont été détruites et le quartier reconstruit s’est gentrifié, attirant entre autres des artistes et personnes de l’intelligentsia black montante. Par un concours de circonstances, Anthony, peintre en mal d’inspiration, entend parler de la légende urbaine du dit Candyman, tueur en série fantomatique qui hantait les tréfonds de ce quartier.
Le scénario des producteurs Jordan Peele et Win Rosenfeld et de la réalisatrice Nia DaCosta se décline sur le mode de la mise en abyme y enroulant de nombreux effets-miroirs. En plaçant au centre du dispositif un artiste noir et sa conjointe, la galeriste Brianna, le film devient aussi un regard sur le conte et les modifications d’image.
Les tréfonds d’une mise en abyme
Les séquences d’animation de théâtre d’ombres permettent de créer une distance entre la narration et les personnages présents. La réalisatrice manie avec grand art les lieux habillant les tours du centre-ville de Chicago dans un brouillard, plaçant le protagoniste de plus en plus obsédé dans des couloirs courbes aux miroirs invitants. La cinématographie de John Guleserian ravive les différentes teintes diurnes et nocturnes, élargissant tout d’un coup la perspective pour la refermer bientôt. L’horreur avance à pas comptés pour prendre le haut du pavé, déchirant des écrans, se lovant dans un petit miroir et transformant subrepticement un homme atteint d’une éléphantiasis ligneuse.
Relecture d’un classique du film d’horreur, ce long métrage rajoute à ses effets de manche attendus une nécessaire incrustation dans une troublante actualité.
L’interprétation est de haute teneur, Yahya Abdul-Mateen II poussant son regard intense vers les gens et les choses tandis que Teyonah Parris amène sa fragilité apparente vers une force insoupçonnée. Dans le rôle de Bill, le gérant de la buanderie, Coleman Domingo distille par sa voix des volutes de pistes assombries alors que Vanessa Williams, en une séquence, apporte un baume d’humanité dans cette histoire de vengeance venue du fond des âges.
Au début du générique introductif dont certaines parties sont vues comme dans un miroir, répond l’animation en théâtre d’ombres accompagnant le générique de fin qui redonne place à d’autres événements traumatisants. Relecture d’un classique du film d’horreur, ce long métrage rajoute à ses effets de manche attendus une nécessaire incrustation dans une troublante actualité.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Nia DaCosta
Scénario
Nia DaCosta, Win Rosenfeld
D’après le film éponyme de 1992
et des personnages créés par Clive Barker
Direction photo
John Gulserian
Montage
Catrin Hedström
Musique
Robert A.A. Lowe
Genre(s)
Suspense d’épouvante
Origine(s)
Canada
États-Unis
Année : 2020 – Durée : 1 h 31 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Candyman, le spectre maléfique
Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures Canada
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Horreur ]
En salle(s) @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]