Festival International
du Film sur l’Art 2025

ÉVÈNEMENT
Cinéma ]

Luc Chaput

De la multiple

beauté des mondes

Dans une section du Louvre, un artiste autochtone costumé danse en recherchant une sculpture de son peuple, la trouve et lui rend hommage. C’est dans cette relation entre lieux éloignés et arts diversifiés que le 43e FIFA de Montréal nous a proposé une relecture de notre monde.

Chuna McIntyre est un membre de la nation Yup’ik de l’Alaska. Dans So Surreal, Behind the Masks, il prend part à la recherche de masques et autres objets d’arts de ces peuples qui ont été subtilisés puis vendus et qui ont été reconnus comme sources de beauté et de réflexion critique par les surréalistes. Le long métrage de Neil Diamond et Joanne Robertson nous convie à une visite chez ces nations de l’extrême ouest de l’Amérique du Nord pour comprendre le lien primordial de passeur de rêves que ces objets occupaient dans leurs sociétés et dans certaines cérémonies fondatrices. Les voyages ont dans leurs parties new-yorkaises et parisiennes un air de déjà vu qu’atténuent les réactions de ces créateurs en face de ces monuments retrouvés. Ce cours ludique dans sa manière, sur un pan peu connu d’histoire de l’art, s’est mérité la mention du Meilleur film canadien.Suite

Bond Symphonique

ÉVÈNEMENT
[ Concert ]

Le glamour

au

rendezvous

L’Orchestre FILMHarmonique de Montréal, dirigé de main de maître par Francis Choinière, a offert au public de la Place des Arts, samedi 8 mars dernier, un ciné-concert consacré à la musique des films James Bond, de très grande qualité, un univers, faut-il le rappeler, inspiré aussi par l’œuvre célèbre de Ian Fleming.

texte : Mario Patry

Tous les grands classiques étaient réunis, depuis Docteur NO (James Bond 007 contre Dr. No) de Monty Norman en 1962, jusqu’à Skyfall (007 Skyfall) de Thomas Newman en 2012, en passant par The Spy Who Loved Me (L’espion qui m’aimait) de Marvin Hamlisch, en 1977, au plus grand bonheur d’un public conquis.Suite

Rendez-vous
Québec Cinéma 43

ÉVÈNEMENT
Cinéma ]

Luc Chaput

Des êtres

en des lieux

Depuis plus de quarante ans, les Rendez-vous du cinéma québécois, aujourd’hui ‘Rendez-vous Québec Cinéma’, offrent la possibilité de visionner pendant environ une semaine la plupart des longs métrages sortis durant l’année précédente et de découvrir de nouveaux longs et courts. Des soirées hommage, des rencontres avec des équipes de production télé ou cinéma et des remises de prix complètent l’offre de cet épisode festif de fin attendue d’hiver.

Parmi les nouveautés, on doit signaler Libres de choisir, qui a connu un lancement double le même soir en version moyen métrage à la télé et en version complète en salle. Les deux réalisatrices Élise Ekker-Lambert et Julie Boisvert indiquent le chemin parcouru depuis soixante ans par des témoignages plein écran de femmes ayant choisi d’avoir un avortement. En contrepartie, la visite de cliniques actuelles souligne le travail d’écoute et d’accompagnement de ces médecins, infirmières et travailleuses sociales. Des images de manifestations à Ottawa et ailleurs avec les affrontements véhéments entre les deux points de vue opposés et l’inégalité d’accès entre les provinces et les régions soulignent la nécessaire vigilance même au Canada, notamment depuis l’annulation de l’arrêt Roe v Wade aux États-Unis en 2022.

Posthumains

Dans Posthumains, Dominique Leclerc continue l’exploration entamée dans ses pièces de théâtre. Souvent à l’écran, interagissant avec de nombreux interlocuteurs et souvent avec son conjoint Dennis, elle raconte son histoire personnelle. Sa lutte contre la maladie et les rencontres quelquefois bizarres et tout au moins étonnantes avec des biohackers font partie de ce récit filmé pendant plusieurs années rempli de conférences et de colloques qui illustrent la diversité des chantres du post-humanisme et des chercheurs et promoteurs d’autres moyens pour guérir des maladies et de prolonger indûment la vie. La mainmise par les GAFA et autres organisations sur les données personnelles amène la protagoniste à s’impliquer de manière plus politique contre cette intrusion sournoise dans nos vies privées. L’incrustation des noms des personnes interviewées et des entités visitées permet au spectateur de continuer sa recherche amenée par ce documentaire enlevant.

Après Secondaire V, Guillaume Sylvestre continue de regarder de l’intérieur le système d’éducation québécois. C’est dans la région de Schefferville que se trouve l’école secondaire de Matimekush. Elle est un point central de la réserve comme le décrivent plusieurs séquences et ce sont surtout des professeurs africains qui y travaillent, aidant de diverses manières les étudiants qui sont absents pour de multiples raisons. La place de Conrad, éducateur en culture innue, et son amitié évidente avec certains de ses collègues constitue l’épine dorsale de ce long métrage d’observation tourné pendant une année scolaire sur les réponses des écoles à l’amarrage à d’autres réalités.

Matimekush

La laguna del soldado

Les cinéastes québécois se sont intéressés depuis longtemps aux autres contrées de notre planète bleue. Les Rendez-vous présentait La Laguna del soldado (The Soldier’s Lagoon) de Pablo Álvarez-Mesa, Canado-Colombien résidant à Montréal. Tourné dans les plateaux de ce pays limitrophes du Venezuela, cet essai documentaire tourné en 16 mm revient sur la traversée en 1819 par l’armée de Simón Bolívar lors de la guerre de Libération. De nombreuses séquences de ciel et de brouillard et de changements rapides de coloris servent d’arrière-plan à des entrevues hors caméra avec des citoyens de ces paramos qu’il soient autochtones, anciens militaires, scientifiques, directeur de musée ou mineurs. Leurs discours différenciés relient cet écosystème fragile mais résilient aux nombreux conflits qui s’y sont déroulés depuis au moins l’époque des conquistadors. Le travail complexe de la bande-son pleine de bruit et de fureur, de chants d’oiseaux et de silences nous immerge dans ce territoire. La Laguna a remporté avec raison plusieurs prix lors de ses passages dans d’autres festivals, dont Hot Docs et Doxa.

Nous reviendrons lors de leurs sorties subséquentes sur d’autres films, comme Phénix de Jonathan Beaulieu-Cyr, récipiendaire du Prix Gilles-Carle.

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