In the Heights

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 11 juin 2021

SUCCINCTEMENT.
Le rideau se lève sur Washington Heights. Un arôme de cafecito caliente flotte juste en face de l’entrée du métro de la 181e rue, où un kaléidoscope de rêves anime ce voisinage coloré et tissé serré.

LE FILM
de la semaine

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

Avec In the Heights, Jon M. Chu parviendra-t-il à dépasser le succès public de Crazy Rich Asians / Crazy Rich à Singapour (2018)? Question d’autant plus pertinente que son nouveau film assume avec une volonté extraordinaire, après la mise en exergue de la communauté chinoise en terre d’Amérique, de présenter celle de l’autre Amérique dans son jour le plus éclatant. Est-ce un hasard si Chu retient la comédie musicale comme arme de séduction car son film, qu’on le veuille ou pas, est un basculement politique face à la majorité blanche.

Latino, Blacks, les autres; en fait une nouvelle réalité blatino qui se fait de plus en plus remarquer. Le récit, ici, sirupeux, comme dans les vieilles comédies musicales d’une vieille Amérique est repris dans le cas présent, accentué à gros traits de résonnances latino-américaines – comme peuvent en témoigner ces drapeaux chorégraphiés de différents pays de nos voisins du Sud, celui plus bas que les États-Unis. Puerto Rico, Mexique, la République dominicaine, tous unissant leur forces, leurs comportements, leurs habitudes, leur joie de vivre, leurs problèmes personnels, leurs histoires d’amour et cette volonté de faire partie de l’Amérique triomphante – atteindre les quartiers huppés? Wall Street? La bourgeoisie blanche qui s’est taillée une place de prédilection dans le rêve américain n’est plus la seule à avoir droit de cité. Qu’on se le tienne pour dit.

La nouvelle

   AmériqueSuite

Peter Rabbit 2: The Runaway

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 11 juin 2021

SUCCINCTEMENT.
L’illustratrice et écrivaine Bea connaît un franc succès malgré le tirage limité de son premier livre. Pierre Lapin, le protagoniste de la fiction, devient une véritable vedette, suite à ses aventures.

SANS
COMMENTAIRES.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Will Gluck

Scénario
Will Gluck
Patrick Burleigh
D’après le conte Peter Rabbit,
de Beatrix Potter

Direction photo
Peter Menzies Jr.

Montage
Matt Villa

Musique
Dominic Lewis

Genre(s)
Animation

Origine(s)
États-Unis / Australie
Inde / Canada
Grande-Bretagne

Année : 2019 – Durée : 1 h 33 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

Pierre Lapin 2 : Le fugueur

Dist. [ Contact ] @
Columbia Pictures Canada

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cineplex

Pinocchio

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 11 juin 2021

SUCCINCTEMENT.
Par un concours de circonstances, un vieux menuisier sans le sou confectionne un pantin de bois qu’il considère comme son fils.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Un enfant assiste à un spectacle de marionnettes dans un petit village. Il monte sur scène et est pris par le directeur et propriétaire pour un des membres de la troupe ambulante. Le malentendu est finalement éclairci mais les pantins agissent entre eux comme des humains et l’enfant différent quitte à regret ses semblables pour continuer ses aventures.

Le réalisateur italien Matteo Garrone s’est fait connaître depuis une quinzaine d’années et a remporté de nombreux prix à Cannes pour ses plongées dans diverses régions de son pays. Gomorra, Reality et Dogman contenaient chacun un arrière-plan documentaire dans lequel se mouvaient des pauvres types qui tentaient et réussissaient difficilement et même rarement à améliorer leurs conditions pour un temps plus ou moins long. Après l’échec partiel en 2015 de Tale of Tales (Il racconto dei racconti) dû en partie à son tournage en anglais de contes typiquement italiens, le cinéaste a finalement pu préparer et tourner une nouvelle adaptation de ces Aventures de Pinocchio de Carlo Collodi. Cette nouvelle mouture suit une longue liste dont certaines, comme celle produite par Disney en 1940 en dessins animés, sont devenues célèbres et même incontournables car souvent reprises en partie ou en totalité dans d’autres médias de masse.

Une plausible

     étrangeté

Par ce périple alliant fantaisie et réalisme, ce long métrage de Garrone place la barre bien haute avant les deux autres versions de Del Toro et Zemeckis attendues prochainement. Certaines séquences trouvent d’ailleurs un écho étonnant avec des informations récentes sur le nombre énorme d’enfants travaillant dans de draconiennes conditions.

Garrone et son coscénariste, l’acteur Massimo Ceccherini, ont ancré l’intrigue dans des lieux qui voisinent avec ceux qu’a connus l’auteur et l’ont également gardé dans ce XIXe essentiellement préindustriel avant que les migrations internes vident les paysans de certaines campagnes. Le long métrage contient ainsi des liens thématiques avec Le Christ s’est arrêté à Eboli (Cristo si è fermato a Eboli) de Francesco Rosi et même La strada de Federico Fellini. Le roman d’apprentissage de Collodi a une prémisse et des aspects fantaisistes que d’autres versions ont magnifiés. Gepetto, un vieux menuisier célibataire apprend à devenir père pendant que Pinocchio, son pantin de fils qui a grandi trop vite, part explorer le monde qui l’entoure et ce de plus en plus en loin de la masure de son père.

Roberto Benigni contrôle mieux son jeu habituellement si expansif. 
La qualité des effets spéciaux permet au jeune Federico Ielapi d’endosser
complètement le rôle de la jeune marionnette et de se l’approprier avec bonheur.

Plusieurs des rencontres que le protagoniste effectue sont traités par Garrone dans une plausible étrangeté. Ainsi la rencontre avec la petite fille riche vivant dans un manoir presque vide n’est pas si éloignée de celle de Pip avec Miss Havisham et Estella dans Great Expectations (Les grandes espérances), de David Lean d’après Dickens si ce n’est que l’énorme gouvernante et nounou est un escargot.

Garrone et son équipe réussissent la plupart du temps cette imbrication du fantaisiste et du réalisme. La qualité des effets spéciaux de maquillage de Mark Coulier pour Pinocchio permet au jeune Federico Ielapi d’endosser complètement littéralement de la tête aux pieds le rôle de la jeune marionnette et de se l’approprier avec bonheur. Roberto Benigni contrôle mieux son jeu habituellement si expansif et fait de son Gepetto, hère impécunieux recevant un trésor qu’il doit chérir et éduquer, un personnage tragi-comique. Cela annule en grande partie le Pinocchio qu’il réalisa et dont les boursouflures de style et l’erreur centrale de casting avaient tant déçu.

Par ce périple alliant fantaisie et réalisme, ce long métrage de Garrone place la barre bien haute avant les deux autres versions de Del Toro et Zemeckis attendues prochainement. Certaines séquences trouvent d’ailleurs un écho étonnant avec des informations récentes sur le nombre énorme d’enfants travaillant dans de draconiennes conditions.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Matteo Garrone

Scénario
Matteo Garrone

Massimo Ceccheni
D’après le roman de Carlo Collodi

Direction photo
Nicolai Brüel

Montage
Marco Spoletini

Musique
Dario Marionelli

Genre(s)
Conte

Origine(s)
Italie / France
Grande-Bretagne

Année : 2019 – Durée : 2 h 05 min

Langue(s)
V.o. : italien; s.-t.a. / s.-t.f.

& Version française
Pinocchio

Dist. [ Contact ] @
TVA Films

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 541 542 543 544 545 689