Queer

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 13 décembre 2024

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Mexico, 1950. William Lee, un ancien GI, écume les bars enfumés, s’enivre à la tequila et, une fois bien désinhibé, courtise les hommes jeunes, dont certains le suivent jusqu’à son lit. Au gré de ses pérégrinations, il croise le regard d’Allerton, un séduisant soldat américain démobilisé, souvent flanqué d’une jeune femme. Est-il queer ?

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★

Le FILM
de la semaine

sexe… drogue

et infatuation

 

Est-ce par son impuissance que Queer est un grand film ? Cette impossibilité, dans la mise en scène, d’aller au bout du chemin, hésiter entre l’adaptation de la nouvelle éponyme de Burroughs et la proposition intime du cinéaste. Pour le principal intéressé, dont on a senti un profond sentiment de malaise chronologique dans son précédent Challengers, le défi est de taille.

C’est ce qui rend Queer l’une de ses plus belles tentatives. Le Mexique des années 50, terre hospitalière pour la Beat Generation, enclave presque incestueuse avec les grands États-Unis. Mais il s’agit ici d’une ville de Mexico (en fait c’est tourné à Quito, en Équateur) issue du fantasme, de ce que cette ville, ou du moins les lieux où se situent le récit, peuvent représenter dans l’esprit d’Eugene Allerton (plus ou moins convaincant Drew Starkey, plus proche de ses atouts physiques que du jeu) et plus encore celui de William Lee (alter ego de Burroughs ?) qui vit son homosexualité en format vieille-école, par les gestes, le comportement, l’emportement face aux beaux garçons, la marginalité assumée, ouvertement car après tout, il s’agit d’un écrivain connu et qu’il peut tout se permettre.

Aimer jusqu’à perdre la raison.

Et c’est Daniel Craig, Monsieur James Bond 007 qui l’incarne, le rôle, jusqu’ici, le plus surprenant de sa carrière. Il est attiré par Eugene, il s’amourache de lui, insiste à ce que cette relation soit à la fois invitante et prolongée. Il sent finalement l’élan amoureux. Et quelques scènes, à nos yeux, fort pudiques, ont scandalisé les censeurs turcs pour annuler le film lors d’un festival cinématographique récent en Turquie. Les organisateurs ont carrément annuler l’évènement. Craig qui se mouille dans un rôle que d’autres auraient refusé. Puissant.

S’enivrer par la boisson, beaucoup dans ce film, se perdre dans le(s) corps de(s) l’autre(s), suivre cette sorte de road-movie selon des codes littéraires, comme un Jack Kerouac – en fait, le film est divisé en trois chapitres et mis en scène horizontalement, c’est-à-dire dans la continuité. Aucun mal à cela, n’en déplaise aux amateurs de récits torturés. On pense souvent, par je ne sais quel hasard, au Bertolucci de The Sheltering Sky (Un thé au Sahara), d’après l’éponyme de Paul Bowles, même orientation sexuelle et projet littéraire que Burroughs, mais une autre époque.

Avec le Jacques Audiard, Emilia Pérez, favori aux Golden Globes, Queer est sans équivoque l’un des plus beaux films de 2024. La question, à mon avis, ne se pose même pas.

En ce qui me concerne, Queer est le plus réussi des Guadagnino, car c’est son goût du risque, son âme vagabonde, son soutien des récits alambiqués qui se retrouvent dans ce film. D’un bar de perdition à l’autre, d’un hôtel (de passe) à l’autre, d’un lit à l’autre, même si moins moelleux, le corps se transforme selon les circonstances, non pas fortuites, mais préméditées.

Et un dernier chapitre qui renverse tout ce que nous avons pu voir auparavant ; là le côté magique de l’aventure sud-américaine s’invite dans le récit et c’est alors que la forme littéraire prend amplement le dessus.

Soulignons la direction photo du taïwanais Sayombhu Mukdeeprom Oncle Boonmee, d’un certain Apichatpong Weerasethakul et quelques Guadagnino dont Challengers et Call Me by Your Name) qui flirte sans cesse avec les lieux.

Avec le Jacques Audiard, Emilia Pérez, favori aux Golden Globes, Queer est sans équivoque l’un des plus beaux films de 2024. La question, à mon avis, ne se pose même pas.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Luca Guadagnino

Scénario : Justin Kuritzkes; d’après le
roman éponyme de William S. Burroughs
Direction photo : Sayombhu Mukdeeprom
Montage : Marco Costa
Musique : Trent Reznor, Atticus Ross

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis / Italie
Année : 2024 – Durée : 2 h 17 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f. & Version française
Queer

Luca Guadagnino

Dist. [ Contact ] @
Film Service Supérieur
[ A24 / MUBI ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Érotisme ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The End

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 13 décembre 2024

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Une comédie musicale sur la dernière famille humaine.

Un univers hors-norme contrastant.

B R E F S
APERÇUS

| Pour ce documentariste chevronné, même si peu connu, un premier long métrage de fiction plutôt ambitieux, sujet anxiogène au traitement comédie musicale. Grâce à une direction photo des plus habiles, ces lieux d’une famille de bourgeois plutôt nantis, rescapés d’une catastrophe écologique mondiale, contraste avec l’extérieur, un nouvel univers entre l’ère glaciale et une agglomération de sel, quelque chose de jamais vu ;

| Vision apocalyptique à laquelle le cinéaste ingère une dose d’humour particulier qui rassemblent les personnages. Jusqu’à l’arrivée d’une jeune rescapée, dont le fils de la famille s’amourache ;

| Si les comédiens ne sont pas nécessairement doués pour le chant, force est de souligner leur force de caractère, notamment lorsque chacune de leur vision du monde est constamment interrompue par une nouvelle séquence. Le plan-séquence, ici, sert de rite de passage vers quelque choses qu’on découvrira petit à petit néanmoins. Pour les interprètes, quelques tours de magie ;

| Et une finale foncièrement émouvante qui place cet étrange essai de fiction dans la catégorie pour « cinéphiles avertis ». Par les temps qui courent où on assiste à une infantilisation du regard émanant du public de masse, c’est déjà quelque chose d’accompli.

[ ÉC ]
Cote : ★★★

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Joshua Oppenheimer

Scénario : Joshua Oppenheimer, Rasmus Heisterberg
Direction photo : Mikhail Krichman
Montage : Nils Pagh Andersen
Musique : Marius De Vries, Josh Schmidt

Genre(s)
Drame musical
Origine(s)
Allemagne / Danemark
Grande-Bretagne / Irlande
Italie / Suisse
Année : 2024 – Durée : 2 h 29 min
Langue(s)
V.o. : anglais
The End

Joshua Oppenheimer

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement
Visa GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Lord of the Rings:
The War of the Rohirrim

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 13 décembre 2024

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Ce nouveau chapitre, situé 183 ans avant la trilogie du Seigneur des anneaux, explore l’histoire de la Maison de Helm Poing-de-Marteau, roi de Rohan.

S  A  N S
COMMENTAIRES

Kenji Kamiyama

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Kenji Kamiyama

Genre(s)
Animation
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 2 h 14 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Le seigneur des anneaux :
La guerre des Rohirrim

 

Dist. [ Contact ] @
/

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

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