Kalak

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 29 novembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un infirmier danois part avec sa famille travailler au Groenland.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

 

Chaleur

et

froideur

humaines

Dans une salle communautaire, une artiste se maquille le visage de noir, de rouge et de blanc et nomme les significations de ce masque. Puis elle effectue des pas de danse.

Cette saynète quasi initiale nous propulse directement dans la culture autochtone de ce territoire autonome du Danemark. Jan, sa femme Laerke et leurs deux enfants vivent à Nuuk, ville de 20,000 habitants et capitale de cette île de l’Atlantique nord nommée aussi Kalaallit Nunaat. La famille montre son intérêt pour la culture ambiante de diverses manières apprenant l’inuktitut local et goûtant aux mets.

La cinéaste suédoise, en adaptant, avec deux autres dont l’auteur, le roman autobiographique éponyme de Kim Leine, a supprimé toutes les parties sur l’enfance en Norvège dans une communauté religieuse stricte pour se concentrer sur le traumatisme de l’inceste et ses répercussions sur la vie familiale et sexuelle de Jan.

Une façon comme une autre de s’intégrer à une autre culture.

Celui-ci apparaît comme un corbeau virevoltant d’une femme à une autre dans un contrée dans laquelle les relations entre Européens et Inuits connaissent des tensions sous-jacentes résumés par ce terme de Kalak, sale blanc. La cinématographie de Nadim Carlsen, si lumineuse dans les scènes de jour, rend justice à une grande palette de noirs, de rouges et de gris dans les nocturnes accompagnant Jan dans sa découverte des pauvres conditions de vie où la violence peut survenir subitement. La mise en image des scènes sexuelles est frontale comme est clinique les échanges sur les médicaments entre collègues.

Après son Holiday, Isabella Eklöf continue ici d’explorer avec intelligence les tiraillement entre sexualité et pouvoir.

Emil Johnsen réussit par la maîtrise de tout son corps à rendre sympathique ce Jan qui trouve des échappatoires divers à sa blessure profonde. Les interprètes locaux tant autochtones que de Scandinavie l’accompagnent tout au long avec justesse. C’est pourtant Soren Hellerup qui, en peu de scènes, impose sa figure du père, vil éducateur. Après son Holiday, Isabella Eklöf continue ici d’explorer avec intelligence les tiraillement entre sexualité et pouvoir.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Isabella Eklöf

Scénario : Isabella Eklöf, Sissel Dalggaard Thomsen
Direction photo : Nadim Carlsen
Montage : Anna Ehorn, Isabelle Eklöf
Musique : [Diverses pièces classiques et populaires]

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Danemark / Finlande
Groenlande / Norvège
Pays-Bas / Suède
Année : 2023 – Durée : 2 h 06 min
Langue(s)
V.o. : groenlandais, anglais; danois; s.-t.a. ou s.-t.f.
Sale Groenlandais Blanc
Dirty White Groenlandian

Isabella Eklöf

Dist. [ Contact ] @
Ritual
[ Manna Film ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement
Interdit aux moins de 16 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Maria

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 29 novembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du XXe siècle, Maria Callas, lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris.

 

CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★

Tout

simplement

Callas

 

Dans le film du Chilien Pablo Larraín consacré à une figure mythique féminine, après Jackie Kennedy et la princesse Diana, celui sur la Diva du 20e siècleMaria Callas est sans doute le plus réussi, n’en déplaise à certains.

Pour des raisons évidentes : le cinéaste évite le cliché du « grand film populaire », limite la biographie de la soprano à ses derniers moments, intégrant en filigrane le personnage d’Onassis et des souvenirs de jeunesse avant d’atteindre la gloire et se permet de saisir certains opéras à l’intérieur du récit, comme une sorte d’hommage prédestiné.

Une image mythique,

La mort de Callas, telle que présenté dans le film évoque La traviata, l’un des opéras les plus prestigieux de l’artiste vocale. Cette séquence, qu’on verra à deux reprises est filmée avec un sens de la distanciation hallucinant qui contraste avec le côté dramatique de l’espace scénique. L’appartement parisien de la star, avec ses meubles anciens, ses bibelots, sa grécité évidente perdent de leur prestige lorsque la vedette n’est plus. Edward Lachman, à la direction photo, a compris le tragique de la situation pour filmer ce moment intense. Dans les scènes extérieurs, Callas circule dans Paris, entourée d’une foule qui ne la remarque même pas. Parce qu’elle a atteint la cinquantaine ? Parce que l’époque n’est plus la même ?

Maria, de Pablo Larraín, est un film sensoriel et dans le même temps empreint d’une mélancolie qui annonce la finitude avec sérénité, comme si ne croyant plus à rien, la grande Diva se sentait prête à faire le grand saut vers le vide, en quelque sorte, l’Éternité.

Toujours est-il que Maria, titre d’autant plus générique qu’il situe la cantatrice dans une sorte de normalité à laquelle elle toujours voulu appartenir. Ce constat est souligné lorsqu’elle ira voir Onassis (très authentique Haluk Bilginer) à l’hôpital, mourant. Une séquence dont le déroulement quasi surréaliste situe autant le film que le personnage principal dont il est question dans la sphère du traitement conceptuel de l’œuvre.

On retiendra la participation exemplaire de son domestique Ferruccio (brillant Pierfrancesco Favino) et sa dame de compagnie Bruna (excellente Alba Rohrwacher).

Maria, de Pablo Larraín, est un film sensoriel et dans le même temps empreint d’une mélancolie qui annonce la finitude avec sérénité, comme si ne croyant plus à rien, la grande Diva se sentait prête à faire le grand saut vers le vide, en quelque sorte, l’Éternité.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Pablo Larraín

Scénario : Steven Knight
Direction photo : Edward Lacham
Montage : Sofia Subercasseaux
Musique : [Diverses arias chantées par
Maria Callas et autres artistes]

Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Allemagne / Chili
États-Unis / Italie
Année : 2024 – Durée : 2 h 03 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Maria

Pablo Larraín

Dist. [ Contact ] @
Film Service Supérieur
[ MUBI ]

Diffusion @
Cineplex
@ Mubi : dès le 11 décembre 2024

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Mlle Bottine

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 29 novembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Simone, une orpheline doit aller vivre avec son animal de compagnie chez son oncle Philippe, compositeur anxieux qui a déjà son lot de défis à surmonter.

Et si soudain, le créateur décidait d’embrasser la vie.

B R E F S
APERÇUS

| Pour la pertinente réactualisation par Dominic James (Coco Ferme) du classique d’il y a presque quarante ans Bach et Bottine d’André Melançon ;

| Pour l’intégration visuelle de la pratique musicale sous plusieurs aspects par le moyen des étapes de la création d’un opéra ;

| Pour son alliage astucieux entre divers types d’humour et des passages plus sérieux dans lesquels les échanges familiaux et amicaux priment ;

| Pour la mise en scène alerte de Yan Lanouette-Turgeon évoquant en arrière-plans la solitude, la différence, la protection de la jeunesse et des animaux et l’entraide dans un centre-ville grouillant de vie ;

| Pour les prestations remarquables d’Antoine Bertrand et de la jeune Marguerite Laurence épaulés spécialement par Marilyn Castonguay et Mani Soleymanlou.

[ LC ]
Cote : ★★★ ½

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Yan Lanouette-Turgeon

Scénario : Dominic James
Direction photo : Marie Davignon
Montage : Carina Baccanale
Musique : Ramachandra Borcar

Genre(s)
Conte
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2024 – Durée : 1 h 54 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Miss Boots

Yan Lanouette-Turgeon

Dist. [ Contact ] @
Immina Films
[ Productions La Fête ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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