PRIMEUR [ En ligne ] Sortie Vendredi 05 février 2021
SUCCINCTEMENT John, homosexuel, la cinquantaine, accompagne son vieux père Willis dans l’Ouest pour trouver un foyer proche de chez lui.
CRITIQUE.
[ Sphères LGBT ]
texte Élie Castiel
★★★
Territoires discordants
Nous sommes agréablement frappés par l’immense talent de Lance Henriksen dans le rôle de Willis, ce père d’une autre époque, raciste, homophobe, d’un rapport à la virilité misogyne, vulgaire, véritable personnage de l’Amérique profonde d’une époque révolue – vu les dernières nouvelles de nos voisins du Sud, est-ce bien le cas ? – toujours est-il que malgré ses efforts à ne pas voler la vedette, nos regards sont le plus souvent posés sur lui. À lui seul, il incarne un pan de l’histoire du cinéma américain d’un autre âge.Suite
PRIMEUR [ En ligne ] Sortie Vendredi 05 février 2021
CRITIQUE.
texte Luc Chaput
★★★½
Dans un château britannique, un noble décide de déménager une peinture du maître hollandais pour lui accorder une place plus importante dans sa vie.
Portraits en pied
d’amateurs d’art
SUCCINCTEMENT
Un fils d’une grande famille d’Amsterdam veut confirmer que la peinture qu’il a vue dans un catalogue est bien une œuvre de Rembrandt.
Le marché des œuvres d’art anciennes ou contemporaines connaît depuis plusieurs années de nombreux bouleversements et certaines peintures atteignent des montants pharamineux. La réalisatrice néerlandaise prend le sujet d’un angle différent se concentrant sur l’attrait qu’exerce depuis plusieurs siècles le peintre amstellodamois Rembrandt Harmenszoon van Rijn. La famille Six est propriétaire d’un portrait de son ancêtre Jan Six Ier par l’artiste qui fut un ami de la famille. Elle a amassé depuis une vaste collection qui remplit sa demeure au centre de la ville et que l’on peut visiter sur rendez-vous à certaines heures bien définies.
L’héritier présomptif Jan Six le 11e est marchand d’art et veut se tailler une renommée. Il aperçoit une peinture des années 1630 dans un catalogue et a l’impression que c’est une œuvre de monsieur van Rindt et non de ses connaissances. Les diverses étapes de cette quête sont captées avec empathie par l’équipe du long métrage, croisant spécialistes, directeurs de musées et nous amenant même sur les plateaux d’émissions équivalentes à Tout le monde en parle.
L’adjectif possessif du titre prend alors tout son sens puisque décliné de multiples façons dans diverses circonstances. L’appréciation de la technique et du génie rembrandtien est distillée avec art et amour au fil des discussions avec certaines de ces personnes.
Le montage de Boudewijn Koole nous convie également à d’informatives rencontres avec des personnes qui ont depuis un siècle et plus ou beaucoup moins accès à des portraits de ce peintre sur une base quotidienne ou presque. D’autres conflits voient alors le jour de manière plus ou moins réservée entre des musées, des historiens et des amateurs d’art.
L’adjectif possessif du titre prend alors tout son sens puisque décliné de multiples façons dans diverses circonstances. L’appréciation de la technique et du génie rembrandtien est distillée avec art et amour au fil des discussions avec certaines de ces personnes. La cinéaste Hoogendijk continue ainsi l’auscultation du milieu de l’art qu’elle avait entreprise avec The New Rijksmuseum (Het Nieuwe Rijksmuseum), long accompagnement des travaux pour ce fameux musée où l’on rencontrait déjà des personnalités de ce long métrage.
PRIMEUR [ En ligne ] Sortie Vendredi 05 février 2021
SUCCINCTEMENT Rencontre avec des itinérants par le biais d’un service mixte récent qui les aide.
BRÈVE.
texte Luc Chaput
★★★ ½
Les deux versants de l’itinérance
Au square Cabot, la nuit, au centre-ville de Montréal, une femme s’indigne qu’une autre sans-abri autochtone ait été agressée.
Une grande partie de ce documentaire attachant se passe le jour quand le réalisateur accompagne des intervenants de l’Émrii (Équipe mobile de référence et d’intervention en itinérance), créée en 2009 lors de leurs rencontres avec des itinérants un peu partout à Montréal. Cette interaction entre le réalisateur et ces personnes est le fruit d’un long travail d’approche. Les équipes formées d’un policier et d’une travailleuse sociale ont réussi à établir un lien de confiance ténu, sinueux même mais nécessaire avec des éclopés de la vie. Steve Patry, par une caméra attentive, nous fait partager les moments difficiles ou moins compliqués car il a réussi à lui aussi établir un lien de confiance qui continue lors de rencontres de ces personnes avec le personnel de centres médicaux. La caméra garde toujours une belle distance avec les gens s’adaptant aux confins plus ou moins larges des lieux.
Le cinéaste, déjà auteur d’un documentaire majeur Waseskun sur un des centres autochtones de réinsertion d’anciens détenus, filme également la nuit d’autres lieux de Montréal où se retrouvent ces individus et recueillent des rages, des discours effilochés qui surgissent alors dans des endroits tapissés de noirceurs et de clairs-obscurs risqués. La visite de havres, d’hospices de nuit se fait discrètement redonnant à ces gens du dehors et du dedans une individualité partagée. C’est ainsi que Gilles ou Franck et d’autres plus anonymes retrouvent pour un temps droit de cité dans une métropole qui les accueille difficilement.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Steve Patry
Scénario Steve Patry
Direction photo Steve Patry
Montage Nathalie Lamoureux
Musique Bertrand Blessing
Genre(s) Documentaire
Origine(s) Canada [Québec]
Année : 2020 – Durée : 1 h 15 min
Langue(s) V.o. : français, anglais /s.-t.f. & s.-t.a. I Might Be Dead by Tomorrow