Chann Pardesi
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 10 juin 2022
SUCCINCTEMENT.
Les amours contrariées de Harnek, un honnête ouvrier agricole dans une petite ville de l’État du Pendjab, et de la belle Kammo. Un classique remasterisé du cinéma hindi des années 80.
CRITIQUE.
★★★★
texte
Élie Castiel
Une brillante curiosité qui date de quatre décennies (remasterisé avec un grand soin en 2022) pour les non-adhérents au cinéma hindi bien qu’il s’agisse, dans le cas de Chann Pardesi, d’une des premières tentatives pour une cinématographie pendjabie. Le film a d’ailleurs obtenu la « National Film Award » en 1980, devenant un grand succès commercial lorsque sorti en 1981.
Les critiques à l’affût d’un cinéma mondial, quelles que soient ses origines, et bien sûr des genres établis constateront que 40 ans plus tard, le magnifique film du pendjabi Chitraarth Singh suit, contrairement à aujourd’hui, les codes régis par le cinéma hindi, notamment lorsqu’il s’agit du « mélodrame », genre privilégié dans cette partie du monde.
Un cinéma porté par
la tradition théâtrale
et
la morale du suggestif
Non seulement pour des raisons commerciales, mais parce que ce type de films englobe la richesse d’une culture, ou mieux dit de multiples cultures indiennes, toutes avec des dénominateurs communs narratifs : valeurs traditionnelles, vénération de la mère, entêtement et une certaine forme d’infantilisation des hommes, bien qu’ils adhèrent le plus souvent à des formes d’héroïsme, sens du devoir, notamment dans le cercle familial, corruption des politiciens, lâcheté, rédemption, sexualité suggérée (un geste, un regard, des bijoux traditionnels féminins, plutôt que démonstrative, laissant le soin à l’imagination de se manifester, et bien entendu, les incontournables inserts chants et danses où, dans la plupart des productions, servent de liens narratifs et de supports psychologiques au récit.
Chann Pardesi adhère à cette formule, résultant en une histoire qui tient debout, assermentée de dialogues cohérents et d’intermèdes musicaux (encore une fois, chansons et chorégraphies), sans doute moins démonstratifs que dans d’autres productions d’envergure, notamment dans le cinéma hindi, mais conservant ce côté subliminal propre au déroulement de l’intrigue.
Nek aime Kammo. Kammo est victime du viol par un propriétaire terrien, Laali Singh, qui la désire pour qu’elle lui donne un héritier – sa femme n’étant pas en mesure. Mais…
Par sa simplicité, sa concision narrative (bien que le film dure deux heures et demie, ses quelques séquences musicales et, comme toujours, le message moral cher au cinéma hindi, Chann Pardesi demeure l’une des plus belles productions du cinéma populaire de cette partie du monde. D’autres exemples sont nombreux. Il suffit d’aller à leur rencontre.
Entre l’objectif inquisiteur mais non pour le moins sensible de Manmohan Singh, également réalisateur à ses heures, les protagonistes s’initient de séquence en séquence à l’art d’interprétation. Quelque chose de théâtral dans leur jeu, mais également conscients que la caméra les épie sans cesse. Cette double appartenance ne s’en trouve que mieux servie.
Par sa simplicité, sa concision narrative (bien que le film dure deux heures et demie, ses quelques séquences musicales et, comme toujours, le message moral cher au cinéma hindi, Chann Pardesi demeure l’une des plus belles productions du cinéma populaire de cette partie du monde. D’autres exemples sont nombreux. Il suffit d’aller à leur rencontre.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Chitraarth Singh
Scénario
Ravinder Peepat
Direction photo
Manmohan Singh
Montage
Subhash Sehgal
Musique
Surinder Kohli
Rajpal Singh
Utam Singh
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Inde
Année : 1981 (remasterisé © 2022) – Durée : 2 h 27 min
Langue(s)
V.o. : hindi, pendjabi; s.-t.a.
Chann Pardesee / Distant Lover
Sindoor ki Keemat / The Price of Vermilion
Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
Classement
Visa GÉNÉRAL
Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]