Charlotte

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 22 avril 2022

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

Dans un sens, même destin que celui d’Anne Frank, mais dans le cas de Charlotte Salomon (1917-1943), la peinture pour exprimer non seulement le quotidien, mais les états d’âme, les siens et ceux de son environnement, sa famille, tourmentée par des pertes, par des deuils, la douleur. Et une vie à Berlin où ne s’attend pas au pire. Puis, ce que l’on sait déjà. Charlotte finit dans un camp de concentration, enceinte de son époux, Alexandre Nagler, lui aussi mort à Auschwitz, en 1944, à 39 ans.

La vie

en dessins

Elle était orpheline et a été élevé par ses grands-parents. Le reste, une histoire faite de pertes insensées, de douleurs malgré tout assumées et de secrets troublants, maladifs. C’est aussi une certain récit de la judaïcité en Europe, un endroit saisis par l’étrange parcours de l’antisémitisme, comme faisant partie de l’ADN européen, impossible à déloger.

La mise en scène de cet animé signée Eric War et Tahir Rana opte pour la tradition linéaire, sans nécessairement des envolées expérimentales.

Le plus qu’un millier de gouaches peints par Salomon ont été sauvés in extremis et témoignent d’une époque révolue; surtout la déroute qui pousse la communauté juive allemande à assister à un temps qui change rapidement, sans crier gare. Les amis sont maintenant ennemis, le racisme s’installe comme engagement social. La liberté est ailleurs.

Pour Hitler, l’art Juif était devenu un art dégénéré, celui d’artistes dévoyés, permettant tous les excès. Sa révolution sociale est celle d’un pays atteint de populisme institutionnalisé, totalement inspiré par les valeurs conservatrices et le refus de l’autre, dangereux pour la Nation.

L’œuvre picturale de Salomon : Est-ce la vie ou du théâtre? (Leben? oder Theater?), répondant par le biais de tableaux représentés par des proches aux combats d’une vie, au temps qui passe sans parfois laisser des traces.

Dans la version française, la voix de Marion Cotillard (Charlotte) soutient la crédibilité d’un personnage qui, au-delà d’une passion exercée pour le dessin, exprime la vie, tombe amoureuse à deux reprises, croit à un avenir lumineux, mais devient victime des affres de l’Histoire. À vous, par contre, de choisir entre la VO ou la VF.

Le format d’animation procure à Charlotte cet aspect romantique même si le duo Warin/Rana atténue l’émotion, répondant ainsi à une approche plus viscérale du sujet, quitte à changer certains éléments de vérité.

Quant à ses représentations sur toile, une approche presque naïve, reconnue comme telle, mais lui administrant toutefois une humanité transcendante. Elle a été étudiante aux beaux-arts de Berlin, mais a dû quitté à cause des contraintes imposées par le régime hitlérien.

Dans la version française, la voix de Marion Cotillard (Charlotte) soutient la crédibilité d’un personnage qui, au-delà d’une passion exercée pour le dessin, exprime la vie, tombe amoureuse à deux reprises, croit à un avenir lumineux, mais devient victime des affres de l’Histoire. À vous, par contre, de choisir entre la VO ou la VF.

Touchant et lumineux malgré le sujet.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Eric Warin
Tahir Rana

Scénario
Eric Ruterford
David Bezmozgis

Direction artistique
Jeffrey Stuart Timmins

Montage
Roderick Deogrades
Sam Patterson

Musique
Michelino Bisceglia

Genre(s)
Animation

Origine(s)
Canada / France
Belgique

Année : 2020 – Durée : 1 h 33 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Charlotte

Dist. [ Contact ] @
MK2 | Mile End

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]