Chers parents
@ Théâtre du Rideau Vert
Ce
monde imparfait
et
sa diversion… le rire
CRITIQUE
[ Scène ]
Élie Castiel
★★★

Crédit : TRV
À un moment où les conflits mondiaux s’accumulent et que la raison s’en va au diable, que la société se droitise dans son ensemble, la nostalgie de l’époque « c’était mieux avant » atteint les âmes pourtant les plus bienveillantes, où les avancées technologiques pourraient finir par nous agresser, la culture, elle, qu’il s’agisse de théâtre, de cinéma, de danse ou d’autres manifestations artistiques tente de rejoindre, heureusement pas toujours, un grand public avide de cette sacrée bonne humeur et de rire contagieux (belle époque pour les humoristes).
Ce que l’on retient de ces Chers parents, adaptation adéquate québécoise signée Danièle Lorain du texte original franco-français d’Emmanuel et Armelle Patron c’est surtout la mise en scène de l’espiègle Marc St-Martin. Les sketches de la célèbre Revue et corrigée, où il participe depuis quelques années, sketches très vite expédiés dû bien sûr au contexte, prennent ici plus de temps, mais la stratégie demeure la même, et on dira que la direction de comédiennes/comédiens est plus adaptée à une pièce dans le sens traditionnel. Le quintet est composé de comédiens aguerris, personne n’osant voler à vedette à quiconque autre, les trois hommes et deux femmes atteints par le feu de l’harmonie.
La maisonnée, un appartement bourgeois, adéquatement construit, certains détails discutables, un peu vieillot, donnant une allure nostalgique qui fait chaud au cœur et donne cette impression d’entente familiale quasi parfaite. Et pourtant !
Des thèmes chers à l’Universel, la mort, la vie, ce qui sera un jour à nous (les enfants), ce qui le futur presque immédiat nous (les parents) attend, mais tout cela rendu par un texte Patron/Lorain qui doit surtout se détacher de tout contexte alarmiste ou qui pourrait un peu trop accidenter l’âme sensible des spectateurs.

Et dire que c’était si bien avant !
Crédit : David Ospina
Bonne stratégie d’écriture car elle suit à la règle cette nouvelle tendance qui a quand même commencé depuis la fin du XXe : une sensibilisation accrue des habitants de notre planète. Jamais l’être humain ne fut aussi intolérable à la moindre critique, et le phénomème perdure à chaque nouvelle génération, contagiant ceux et celles de n’importe quel génération et de toutes classes sociales.
Le quintet est composé de comédiens aguerris, personne n’osant voler à vedette à quiconque autre, les trois hommes et deux femmes atteints par le feu de l’harmonie.
Le rire atteint la salle, parfois dans des gammes parfois trop hautes, mais c’était un soir de Première ; on veut surtout sortir du théâte après 90 minutes de satire sociale sur nos valeurs, notre milieu de vie, ne rien savoir sur ce qui se passe dans le monde, sur ceux que nous laisseront à nos enfants, sur ce que ces derniers s’attendent à ce qu’on leur laisse, mais surtout, et c’est là ce qu’on retient le plus du texte : ceux que les parents, après des années de sacrifices envers leur progéniture, ont finalement envie de faire lorsque le temps qui leur reste n’est pas aussi long qu’avant.
Au Rideau Vert, une fin de saison 2024-2025 entre la raillerie et la sincérité des attachements familiaux.
Sauf que la fin, à l’instar de cette fissure dans un des murs du salon qui grossit à mesure que le temps passe (effet trop gros à notre sens) et les membres de la famille qui quittent ce lieu de la maisonnée nous laissent quand même une zone d’ombre.
Texte
Emmanuel Patron
Armelle Patron
Adaptation québécoise
Danièle Lorain
Mise en scène
Marc St-Martin
Assistance-mise en scène
Marie-Hélène Dufort
Interprètes
Simon Beaulé-Bulman (Jules)
Sonia Cordeau (Louise), Josée Deschênes (Jeanne)
Steve Gagnon (Pierre), Luc Senay (Vincent)
Scénographie Loïc Lacroix Hoy
Éclairages Renaud Pettigrew
Costumes Sylvain Genois
Musique Ludovic Bonnier
Durée
1 h 30 min
[ Sans entracte ]
Public
Tout public
Diffusion & Billets @
Théâtre du Rideau Vert
Jusqu’au 1er juin 2025
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]