Comme le feu

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 6 décembre 2024

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un séjour dans un luxueux chalet éloigné occasionne plusieurs conflits.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

La mort

en ce

jardin

Après une danse dans le salon mue par Rock Lobster des B-52 dans laquelle chaque participant à cette soirée bien arrosée se déhanche à sa manière, Millie et Aliocha entament une farandole, chenille dans laquelle tous déambulent dans et autour de cet immense chalet en Haute-Mauricie.

Un scénariste est invité, par son ancien collègue et ami devenu réalisateur primé, à passer une semaine au loin dans ce lieu retiré accessible par hydravion. Trois jeunes accompagnent Albert, dont Jeff qui a accepté l’invitation de faire partie du voyage pour rencontrer le célèbre Blake. Les malentendus s’installent et les bousculades amicales deviennent rapidement plus aigres. Les dialogues du réalisateur ont été mis en bouche et modifiés par les improvisations de Paul Ahmarani et Arieh Worthalter qui font de ces deux protagonistes des coqs de basse-cour.

Un repas aux contrecoups inattendus.

Un repas déraille rapidement à la suite d’une mauvaise blague de Blake à propos d’une bouteille chérie de son collègue. Les trois repas avec leurs échanges pour le moins aigrelets sont filmés par la caméra presque fixe de Balthazar Lab (La fille inconnue) placée en légère diagonale à un bout de la longue table et qui accumule ainsi les multiples réactions des convives à ces joutes verbales.

Le programme des journées inclut des parties de chasse et de pêche rappelant par moments La bête lumineuse de Perrault dans ces marches à l’affût d’animaux. La cinématographie détaille en tons de verts, de noirs, de bleus et de gris, la troublante majesté de ces forêts encore bien fournies. On peut s’y perdre le soir dans ses sous-bois après une bévue.

Les dialogues du réalisateur ont été mis en bouche et modifiés par les improvisations de Paul Ahmarani et Arieh Worthalter qui font de ces deux protagonistes des coqs de basse-cour.

La danse-chenille qui apportait une pause à cette atmosphère étouffante rappelle en plus ludique le long périple en voiture serpentant une route asphaltée puis de gravier qui ouvre le film, inscrivant les invités ensemble mais séparés dans leur habitacle. À ce serpent visuel vu surtout de l’arrière, répond, dans la dernière partie, la descente apaisée puis mouvementée d’une rivière en canot captée en de multiples points de vue. Dans cet endroit aux multiples recoins, les langues se délient. Des yeux y auront été dessillés et d’autres fermés. Aliocha et Jeff, auxquels Aurélia Arandi-Longpré et Noah Parker apportent une intelligente authenticité, ressortiront de ce passage plus conscients de leurs valeurs et des pièges que les sirènes de la renommée peuvent instiller et des démons qui s’y tapissent.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Philippe Lesage

Scénario : Philippe Lesage
Direction photo : Philippe Lesage
Montage : René Roberge
Musique : Martin Lizotte

Genre(s)
Essai dramatique
Origine(s)
France / Canada
Année : 2024 – Durée : 2 h 35 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Who by Fire

Philippe Lesage

Dist. [ Contact ] @
Maison 4 :3
[ Be for Films ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]