Dernière nuit à Milan
PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 22 mars 2024
Franco Amore, en cette dernière année de service dans la police, va la traverser de façon la plus éprouvante. Rien ne sera plus le même.
CRITIQUE
Pascal Grenier
★★★
Une soirée particulière
Après Escobar: Paradise Lost et The Informer (L’informateur), le nouveau film d’Antonio Di Stefano marque la première collaboration pour le comédien et réalisateur italien Andrea Di Stefano avec le réalisateur. Mettant en vedette l’excellent Pierfrancesco Favino (Suburra, Nostalghia) dans le rôle de Franco Amore, un lieutenant de police à la bonne réputation qui, après 35 ans de loyaux et honnêtes services, accepte de faire un dernier coup pour le compte de la mafia chinoise le soir de sa dernière nuit en fonction. Une mission qui va rapidement tourner au vinaigre et qui le verra se charger de l’enquête de la mort de son collègue dans cette classique histoire de fautes, de choix critiques, de combats intérieurs et de rédemption.
Avec sa déconstruction chronologique et sa mainmise emphatique à créer des ambiances, on ne peut pas dire que ce film à sensations fortes qui flirte avec le polar néo noir pêche par manque d’ambitions. La fusillade dans le tunnel à bord d’une autoroute est particulièrement efficace et le film offre quelques moments de tension réussis ici et là.
Or, ce qui gâche notre plaisir est les nombreuses incohérences et invraisemblances qui jonchent le récit. Par exemple, pourquoi ce policier honnête a-t-il pu se laisser embarquer dans une pareille galère en partant tout juste avant la retraite ? Comment se fait-il qu’aucune des nombreuses voitures qui passent à côté de la scène de crimes ne s’arrêtent-elles pas pour y jeter un œil ? Pourquoi Franco se débarrasse-t-il des diamants en les lançant à bout de bras dans un petit marécage et qu’ensuite il demande à sa femme d’aller les récupérer à l’aide de la lumière de son téléphone portable en pleine noirceur ? Bref, ce genre d’incongruités viennent gâcher le plaisir de ce petit polar inégal, un brin décevant, mais techniquement irréprochable.
[ … ] malgré ses inégalités, Dernière nuit à Milan offre à nouveau un très beau rôle pour Favino qui, par son regard empreint de mélancolie et son charisme silencieux qui évoque Lino Ventura, prouve à nouveau qu’il est un des acteurs italiens les plus formidables des vingt dernières années.
Tournée en 35 mm, la photographie soignée exploite admirablement la ville de Milan et son ambiance nocturne alors que la musique de Santi Pulvirenti fait écho à Bacalov et à certaines de ses trames dans le genre poliziottesco des années 1970. On sent aussi l’influence marquée du cinéma de Michael Mann autant dans sa confection visuelle que dans sa mise en scène nerveuse. Et malgré ses inégalités, Dernière nuit à Milan offre à nouveau un très beau rôle pour Favino qui, par son regard empreint de mélancolie et son charisme silencieux qui évoque Lino Ventura, prouve à nouveau qu’il est un des acteurs italiens les plus formidables des vingt dernières années.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Andrea Di Stefano
Scénario : Andrea Di Stefano | Direction photo : Guido Michelotti | Montage : Georgio Franchin | Musique : Santi Pulvirenti.
Genre(s)
Suspense policier
Origine(s)
Italie
Année : 2023 – Durée : 2 h 04 min
Langue(s)
V.o. : italien ; s.-t.f. ou s.-t.a.
Last Night of Amore
L’ultima notte di Amore
Dist. [ Contact ] @
A-Z Films
[ Indiana Production ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]