Devotion
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Mercredi 23 novembre 2022
SUCCINCTEMENT.
Deux pilotes de chasse de la marine américaine, Tom Hudner et Jesse L. Brown, se battent en héros durant la guerre de Corée
CRITIQUE.
★★ ½
texte
Pascal Grenier
Comment vaincre
et
contenir ses peurs
Adapté du livre Devotion: An Epic Story of Heroism, Friendship and Sacrifice d’Adam Makos, ce drame de guerre à saveur autobiographique revient sur les exploits de Jess L. Brown (premier aviateur naval afro-américain de la marine des États-Unis) et de son compagnon de l’aviation Tom Hudner durant la guerre de Corée au début des années 1950. S’inspirant des histoires de héros sportifs comme Jackie Robinson (pour le baseball) ou encore de Willie O’Ree (le hockey sur glace), celle de Jesse L. Brown s’y apparente puisque ce dernier a réussi à briser la barrière raciale dans l’armée américaine. Réalisé de façon adroite, mais impersonnelle par J. D. Dillard (Sweetheart), ce film au budget fort considérable de 90 M$ souffre surtout d’une construction dramatique un peu boiteuse et d’un récit très anecdotique. Après une première partie axée sur l’entraînement et de mises en situation classique, la seconde partie qui se déroule lors du déploiement des troupes américaines en Corée prend une tangente différente.
C’est comme si les scénaristes avaient surtout cherché à faire un pot-pourri de ses exploits au lieu de véritablement construire un véritable enjeu dramatique prenant. Et son histoire tragique prend ainsi une tournure abrupte de telle sorte qu’outre le contexte de la barrière raciale, on se demande la pertinence d’un tel récit et surtout ce qui a bien pu motiver les producteurs à investir dans cette histoire, certes inspirante, mais standardisée. Pour ceux qui espèrent voir un Top Gun: Maverick dans un contexte de guerre historique, détrompez-vous car vous risquez d’être déçu. Le film est un peu chiche en action même s’il y a bien une ou deux séquences impressionnantes dans sa façon originale de l’illustrer à l’écran. C’est dans sa relation d’amitié qu’il développe avec son camarade et pilote d’aviation blanc que le film se concentre et cela fonctionne jusqu’à un certain point. Dans le rôle de Jesse L. Brown, Jonathan Majors offre une performance bien sentie surtout lorsqu’il est confronté à ses propres démons quant à son origine raciale. Quant au rôle de son ami (campé avec conviction par Glen Powell), il manque toutefois de profondeur.
C’est comme si les scénaristes avaient surtout cherché à faire un pot-pourri de ses exploits au lieu de véritablement construire un véritable enjeu dramatique prenant.
De plus, pour les férus d’histoire et d’anachronismes, avant le débarquement en Corée, il y a une séquence se déroulant à Cannes avec Elizabeth Taylor (jouée par l’actrice canadienne Serinda Swan) et les troupes américaines. Non seulement cette séquence digressive n’apporte rien au récit outre peut-être de nous montrer que Jesse se débrouillait dans la langue de Molière. Mais toujours est-il que la première visite d’Elizabeth Taylor au Festival de Cannes remonte à mai 1951 (à l’âge de 19 ans pour le film A Place in the Sun) soit quelques mois après le décès de Jesse Brown.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
J.D. Dillard
Scénario
Jane Crane
Jonathan A.H. Stewart
D’après le livre d’Adam Makos
Devotion: An Epic Story of Heroism,
Friendship and Sacrifice
Direction photo
Erik Messerschmidt
Montage
Billy Fox
Musique
Chanda Daney
Genre(s)
Drame de guerre
Origine(s)
États-Unis
Année : 2022 – Durée : 2 h 19 min
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Dévotion
Dist. [ Contact ] @
Columbia Pictures
Classement
Visa GÉNÉRAL
Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]