Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles

P R I M E U R
Date de sortie prévue
[ Sujette à changement ]
Vendredi 21 juin 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Portraits doubles des relations entre un professeur et son élève et des acteurs qui les incarnent.

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

De

la

nature

des

êtres

Lors d’une excursion scientifique, un naturaliste éminent offre à une étudiante son appareil photo bien nécessaire pour ses études. Celle-ci l’accepte.

Cette séquence se déroule dans les années 30  dans un Québec dans lequel les sciences n’avaient pas encore un grand droit de cité. Marie-Victorin a déjà atteint un bon niveau de notoriété par son implication dans divers domaines sociaux et éducatifs. Il est professeur à l’Université de Montréal et Marcelle Gauvreau est la fille d’un ami médecin. Le scénario de la cinéaste se construit sur deux moments, le cadre du tournage d’un film sur le sujet et l’époque antérieure dans laquelle œuvrent les deux personnages. La mise en scène de Lyne Charlebois souligne habilement les différences entre les deux ères par un choix de lieux, de costumes mais surtout par les différences de gestuelle dans les interprétations.

Entre la connaissance de la nature et des sentiments.

Ainsi Marie-Victorin est la plupart du temps droit dans ses souliers, sûr de son intelligence même dans ses rapports avec sa sœur Adelcie qui, sous le nom de mère Marie-des-Anges, est directrice d’un collège et donc son équivalent féminin. Pour rendre plus patente cette présentation raisonnée du terroir qu’est La Flore Laurentienne, le directeur photo André Dufour ainsi que d’autres cameramans ont glané de nombreuses photos, scènes et paysages qui soulignent la beauté de cette nature qui nous entoure et que nous ne voyons souvent que du coin de l’œil.

La cinéaste emploie les deux livres de correspondances du botaniste et de Marcelle tels qu’édités par l’historien des sciences Yves Gingras, comme points d’ancrages de ces dialogues. La langue limpide prend des tournures cliniquement poétiques qui étonnent puis séduisent par la qualité de cette compréhension aussi sublimée des pulsions sexuelles. La mise en scène dans l’épisode cubain garde une retenue de bon aloi.

Bien longtemps après Borderline, Lyne Charlebois réussit encore ici un dense portrait sur le lien entre nature et culture et sur la place de la connaissance de l’autre quel qu’il soit dans nos sociétés toujours en évolution.

Le montage glisse élégamment entre les époques et les interrogations sur les pratiques d’hier et les réseaux d’aujourd’hui se meuvent dans une troupe d’acteurs totalement investis même dans des rôles secondaires. Alexandre Goyette et Mylène Mackay redonnent puissamment vie à ce père quasi oublié de la Révolution tranquille et à cette collaboratrice nécessaire trop longtemps presque laissée dans les coulisses de l’histoire. En Antoine et Roxanne, ils incarnent également avec bonheur les complexités actuelles des relations sexuelles et peut-être amoureuses.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Lyne Charlebois

Scénario : Lyne Charlebois
Direction photo : André Dufour
Montage : Yvann Thibaudeau
Musique : Viviane Audet, Robin Joël, Alexis Martin

Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2023 – Durée : 1 h 39 min
Langue(s)
V.o. : français ; s.-t.a.
Tell Me Why These
Things Are So Beautiful

Lyne Charlebois

Dist. [ Contact ] @
Les Films Opale
[ Max Films Productions ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]