Duchess

Sortie
Format numérique
Vendredi 9 août 2024

 

CRITIQUE
Pascal Grenier

★★

Vengeance tiède

Qu’est-il arrivé avec Neil Marshall ? Après des débuts fracassants en tant que réalisateur avec Dog Soldiers en 2002, un film d’horreur qui mélangeait habilement des éléments de film de guerre avec une histoire de loups-garous. Le film, malgré un budget modeste et l’influence d’Extraterrestres de James Cameron, a été largement salué pour sa réalisation inventive, son scénario intelligent, et ses effets spéciaux pratiques. Il est rapidement devenu un film culte et propulsé Marshall en tant que cinéaste prometteur. Son deuxième film The Descent n’est rien de moins qu’une des oeuvres maîtresses du cinéma d’épouvante de ce nouveau siècle.

Avec son atmosphère oppressante, ses personnages bien développés et ses séquences terrifiantes, The Descent est véritable chef-d’oeuvre dans le genre de l’horreur claustrophobe. Son troisième film Doomsday est un mélange de science-fiction, d’action, et d’horreur postapocalyptique, n’a pas rencontré le même succès que ses prédécesseurs. Mais malgré les emprunts à Mad Max, cette relecture d’Escape from New York de Carpenter dans un monde dévasté par une épidémie est particulièrement jouissive dans sa proposition et son sens de la démesure.

Puis la descente de Marshall débute avec Centurion qui, malgré une scène de bataille endiablée au milieu du film et des paysages magnifiques, s’avère un film d’action inégal sur la légion romaine et un échec commercial. Après un passage au petit écran et la réalisation de quelques épisodes de séries d’envergure (Games of Thrones, Westworld), Marshall effectue son grand retour au cinéma avec un « reboot » de Hellboy en 2019.

Massacré par la critique et le public, le réalisateur revient à des productions plus modestes avec The Reckoning et The Lair. Deux films qui marquent une collaboration avec l’actrice britannique controversée Charlotte Kirk, sa partenaire romantique à la ville. Deux autres films détruits par la critique et peu salués par le public. 

Mais qu’à cela ne tienne, Marshall et sa muse récidive avec Duchess qui marque une démarcation dans la carrière avec ce drame criminel ayant comme toile de fond le film de vengeance. Charlotte Kirk incarne le rôle-titre d’une criminelle laissée pour morte qui va remonter une filière du monde perfide du trafic de diamants afin de se venger de ses agresseurs. 

Reste quelques éclats de violence qui relève toutefois de l’esthétique bande dessinée ; donc moins percutants. Ce drame criminel est à voir à la rigueur un dimanche de pluie en VsD et dans le confort de son salon.

Empruntant autant à l’univers de Guy Ritchie et au célèbre Kill Bill de Tarantino, cette production fait pâle figure et peine à se distinguer des nombreuses imitations et films de gangsters à l’anglaise des récentes années. À part quelques décors exotiques, il n’y a rien de nouveau à se mettre au soleil et même les nombreux personnages secondaires manque de couleurs ou de prestances. Le rythme est inégal et traîne en longueurs alors que la mise en scène tapageuse manque de personnalité et confirme la chute artistique d’un cinéaste en perte de vitesse. Reste quelques éclats de violence qui relève toutefois de l’esthétique bande dessinée ; donc moins percutants. Ce drame criminel est à voir à la rigueur un dimanche de pluie en VsD et dans le confort de son salon.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Neil Marshall

Scénario : Neil Marshall, Charlotte Kirk, Simon Farr
Direction photo : Simon Rowling
Montage : Neil Marshall, Adam Trotman
Musique : Paul Lowler

Origine(s)
Grande-Bretagne
Année : 2024 – Durée : 1 h 54 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Duchess

Dist. [ Contact ] @
Saban Films
[ Cork Films ]

Diffusion @
Supports numériques & VsD

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]