Écho.
@ Cirque du Soleil
CRITIQUE
[ Cirque ]
★★★
texte
Élie Castiel
Les « échos » avaient circulé depuis quelque temps déjà : le nouveau spectacle d’un des favoris du grand public, le Cirque du Soleil, investirait dans une production totalement inédite, rompant en quelque sorte avec ce qui a été précédemment présenté.
Des boîtes,
des boîtes
et
encore
des boîtes
Comme s’il s’agissait de s’adresser à une nouvelle génération de spectateurs. S’approcher de la nature, ne pas refuser le spectaculaire, mais le rendant plus subtile, sans ces afféteries trop accrocheuses voulant simplement épater la galerie. L’influence vient sans doute des jeux vidéo qui inondent les chambres d’adolescents et de moins jeunes (pourquoi pas) dans la plupart des chaumières.
Cette fois-ci, dans Écho, ce ne sont pas seulement les exécutants qui font partie du spectacle – même s’ils prennent la plus grande place – mais tout autant le décor, une immense boîte du monde carrée qui tournent en rond et où des images (vidéo ou autre technologie) projettent des sensations venues d’ailleurs, images rondes, géométriques d’un futur pas trop lointain. Justement, des « échos » qui excitent notre imaginaire.

Chrysalids.
. La sensualité est toujours de mise.
Crédit : @ Jean-François Savaria
Et puis, soudain, la Canadienne Charlotte O’Sullivan passe un extraordinaire moment suspendue par les cheveux à sa partenaire, clin d’œil aux spectacles des années d’antan. Certains numéros ne vieillissent jamais, comme s’il s’agissait de ne pas rompre avec la tradition et passer le flambeau de génération en génération.
Mais le plus surprenant est de sentir la réaction des spectateurs, et non seulement ce soir de Première médiatique. Nous sommes persuadés que ça se passe ainsi tous les soirs, jusqu’à la dernière représentation. Parler des numéros serait faire « fausse route ». Laissons aux nouveaux adhérents le soin de découvrir ce qui est nouveau dans l’univers-CdC.
[…] les spectacteurs raffolent de ces choses-là. Ils sont venus voir le spectacle pour une autre raison aussi : oublier définitivement la pandémie, les masques obligatoires et reprendre une vie normale, décente.

Fossorial.
Un des moments forts du spectacle.
Crédit : @ Jean-François Savaria
Les artistes-comédiens, pour la plupart, arborent des têtes d’animaux, et on constatera la blancheur des costumes et des masques. Entre « l’Être et la Nature », une symbiose, propre aux nouvelles interrogations d’ordre écologique. Les organisateurs du Cirque du Soleil ont compris le message social qu’il avait à faire passer. Entre celles et ceux d’autres générations, les milléniaux et les tout jeunes, un esprit rassembleur qui se transmet tout le long du spectacle.
Oublions qu’il a commencé avec 30 minutes de retard et qu’il était près de 23 h à la sortie. Mais bon…
La mise en scène de Mukhtar Omar Sharif Mukhtar se construit autour d’un concept entre Terre et Ciel, entre Nature et Imaginaire, entre Spectacle et Rapport à la technologie. C’est sans doute un peu fourre-tout, mais n’est-ce pas là le reflet inconditionnel de notre nouvel espace social, non seulement occidental, mais mondialisé.
On remarquera la diligence des couleurs dans les costumes des acrobates. Moins de numéros différents, certaines redondances, les clowns, comme toujours, à l’humour bon enfant – un peu trop versés sur les boîtes – et cette fois-ci, des artistes de plus en plus jeunes. Mais bon, la majorité aime ça. Humour convenu. Justement, les boîtes, une des composantes principales du spectacle. À vous d’établir la signification.
Qu’importe : les spectacteurs raffolent de ces choses-là. Ils sont venus voir le spectacle pour une autre raison aussi : oublier définitivement la pandémie, les masques obligatoires et reprendre une vie normale, décente.
Représentations & Billets @
Cirque du Soleil
[ Grand Chapiteau / Vieux-Port de Montréal ]
Jusqu’au 20 août 2023
ÉTOILES FILANTES
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½ [ Entre-deux-cotes ]