Eileen

 PRIMEUR
Sortie
Vendredi 8 décembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Dans les années 60, une jeune femme d’une vingtaine d’années, employée dans une prison pour hommes aux abords de Boston, est impliquée dans un crime étrange.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Les rapports

imprévisibles

 

Après l’envoûtant Lady Macbeth (2016) encensé par une partie non négligeable de la presse américaine, le Britannique William Oldroyd propose une adaptation du roman de l’Américaine Ottessa Moshfegh, aux origines irano-croates (mère de Croatie, père Juif-iranien). Ces amalgames pour le moins surprenants, mais par contre, honorables, de nationalités seraient-il partie prenante dans l’élaboration du scénario de Eileen?

Un titre à l’unique « mot », le prénom de la principale protagoniste. Elle travaille dans un prison pour hommes, plutôt pour délinquants adolescents coupables de divers crimes contre la personne.

Elle vit avec un père psychologiquement abusif, ancien officier de police, la bouteille contre unique consolation à la mort de sa femme. Et la jeune femme, elle, qui s’imagine en plein jour des fantasmes érotiques, prise dans un entourage masculin et qui souhaite se libérer de la tutelle paternelle.

Entre les confidences et le spectre de l’inconnu.

Puis, l’arrivée de Rebecca (très chic et convaincante Anne Hathaway), nouvelle psychologue. Et c’est à partir de là que le scénario se dirige inlassablement dans des voies de garage où divers thèmes compromettent la réalisation d’une logique narrative.

Film sur le désir entre femmes, tenant compte de l’époque, en termes ambigus? Thriller dont le mystère emboîte le pas entre le film de genre et le suspense? Toujours est-il que ce que l’on retient de cette adaptation est la mise en scène qui allie éléments filmiques et incongruités narratives avec un sens pour le moins volontairement complexe.

Et pourquoi pas ne pas souligner la performance versatile de Thomasin McKenzie, jouant les différentes approches d’interprétation comme s’il s’agissait d’une partie d’échecs à unique joueur.

Un travail chromatique sophistiqué, des éclairages, notamment nocturnes, pour le moins assez bien travaillés. Une atmosphère presque fantomatique comme si, du coup, les protagonistes principaux, ou plutôt principales, ne faisaient que passer.

Et puis, soudainement, une reprise en charge du format thriller-mystère qui ne fait que désamorcer la proposition de départ.

Mais peut-être bien, on osera même dire « assurément », que le film de Oldroyd possède assez d’ironie – il faut bien observer les agissements et les détails intentionnellement bien dissimulés, pour s’apercevoir que Eileen est en vérité un faux essai de style en demi-teintes. Autrement dit, en nuances.

Et pourquoi pas ne pas souligner la performance versatile de Thomasin McKenzie, jouant les différentes approches d’interprétation comme s’il s’agissait d’une partie d’échecs à unique joueur.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

William Oldroyd

Scénario
Luke Goebel
Ottessa Moshfegh,
d’après son roman
Direction photo
Ari Wegner

Montage
Nick Emerson
Musique
Richard Reed Parry

William Oldroyd

Genre
Drame psychologique
Origines

États-Unis / Corée du Sud
Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 1 h 38 min
Langue
V.o. : anglais

Eileen

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures / A24 ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]