Eismayer
| H O R I Z O N S
i n t e m p o r e l s |
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★ ½
Liens
affectifs
fragmentés
À ce que l’on sache, le film sortira en salle parcimonieusement aux États-Unis, peut-être en Ontario (possiblement dans d’autres grandes agglomérations du Canada). Au Québec, oublier ça. Mais il sera en VsD et en DVD en octobre. Soulignons qu’en 2022, Eismayer était programmé à la Mostra de Venise.
Le récit d’un sergent de l’armée autrichienne qui exerce des méthodes draconiennes et parfois cruelles sur les nouvelles recrues. Un des soldats assume totalement son homosexualité et c’est le début d’un étrange développement des évènements.
On ne dévoilera pas les tenants et les aboutissants du récit, méthode très prisée parmi la plupart des critiques chez nos voisins du sud, très friands à vendre la mèche. Tout au plus, il y a le nouveau soldat Falak (très solide Luka Dimić) et le principal protagoniste, le sergent Charles Eismayer, campé par un Gerhard Liebmann aussi versatile qu’intentionnellement caricatural dans son rôle.
Et puis…
La mise en scène du premier long métrage de David Wagner (quelques courts, passage à la télé et un moyen métrage) a ceci de particulier qu’elle mise sur la durée. En étant lui-même le scénariste, il (se) facilite la tâche et produit un film quasi minimaliste, avare de détails inutiles; et pourtant, par moments, on sent qu’il se déploie en longueurs, mais ce n’est qu’une sensation.
L’équilibre entre la vie en caserne et en privé (Eismayer est marié et le couple a un jeune garçon) est subtilement montré par quelques courtes séquences qui en disent trop sans s’éterniser. Une excellent façon de faire du cinéma.
Le film est tiré d’un fait vécu – carton de fin, au générique – De cette histoire poignante où l’homosexualité n’est pas une affaire de choix, plutôt de rapport à son propre ADN, la condition sexuelle est montrée selon des codes anciens, d’autres décennies; également les nouveaux, d’aujourd’hui, prônant pour une ouverture à la différence. Mais tous savent que cette lucarne peut, du jour au lendemain, se briser.
Le cinéaste compte surtout sur l’intelligence du spectateur. Sur un autre plan, et aussi important, l’atmosphère homoérotique de l’ensemble n’est pas seulement dans la démonstration (quelques gros plans de douche montrant le haut des corps de dos), mais également dans les gestes, les expressions, quelques observations salaces ou, selon le cas, déplacées – comme c’est toujours le cas dans cet environnement.
Un autre attrait du film est que sans doute Wagner ne s’inspire pas directement des grands noms qui ont déjà abordé des sujets militaires. Il peut sans doute se rappeler des films de guerre qui l’ont marqué, mais il demeure totalement original dans sa démarche, se crée son propre cinéma, n’a recours à aucun artifice extérieur et compte surtout sur son équipe technique et les comédiens, tous investis.
Le film est tiré d’un fait vécu – carton de fin, au générique – De cette histoire poignante où l’homosexualité n’est pas une affaire de choix, plutôt de rapport à son propre ADN, la condition sexuelle est montrée selon des codes anciens, d’autres décennies; également les nouveaux, d’aujourd’hui, prônant pour une ouverture à la différence. Mais tous savent que cette lucarne peut, du jour au lendemain, se briser.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
David Wagner
Scénario
David Wagner
Interprètes
Gerhard Liebmann, Luka Dimić
Julia Koschitz, Karl Fischer
Direction photo
Serafin Spitzer
Montage
Stephan Bechinger
Musique
Lylit
Origine
Drame
Origine
Autriche / Allemagne
Année : 2022 – Durée : 1 h 27 min
Langue
V.o. : allemand; s.-t.a.
Lieutenant Eismayer
Dist. [ Contact ] @
[ Dark Star Pictures ]
< Golden Girls Filmproduktion >
Diffusion @
VsD et DVD
Dès le mardi 10 octobre 2023
Classement suggéré
Interdit aux moins de 16 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]