En Suède… on parle anglais !
TRIBUNE LIBRE.
texte
Sylvio Le Blanc
Netflix présente une nouvelle minisérie tirée de l’œuvre de l’écrivain suédois Henning Mankell, Le jeune Wallander (Young Wallander) qui a été tournée en Suède, avec des acteurs de diverses nationalités parlant tous anglais, dont certains avec l’accent scandinave1. Nul doute que les Anglo-Saxons apprécieront, car ce qui compte pour eux, c’est la couleur locale, l’exotisme des lieux, la langue anglaise allant quant à elle de soi.
L’année dernière, Netflix a produit au Québec le film Jusqu’au déclin (The Decline) tourné en français avec des acteurs d’ici, qui ont ensuite tous été retenus pour doubler leur propre voix en… anglais2. Les spectateurs anglo-saxons ne se demandent pas : « S’ils parlent tous anglais avec le même accent, pourquoi diable ne parlent-ils pas dans leur propre langue? », mais se disent plutôt : « Ils parlent anglais avec un fort accent, certes, mais ils parlent anglais, c’est ce qui importe. » La prochaine fois, pour faire encore plus vrai, les acteurs tourneront peut-être directement en anglais, puis, pour un tout petit marché, se doubleront eux-mêmes en français.
L’avantage avec la Suède, c’est que le doublage local n’y est pas requis, le sous-titrage prévalant au pays d’Ingmar Bergman. Une petite économie pour Netflix l’internationaliste. Et rien de tel que le sous-titrage pour apprendre l’anglais, euh !… une langue étrangère.
1 https://www.ledevoir.com/culture/ecrans/585272/notre-choix-ce-soir
https://www.netflix.com/ca-fr/title/81011098
2 https://www.journaldemontreal.com/2019/11/20/doublage-avec-accent