Frederic Forest
< 1936-2023 >

HOMMAGE
[ Je vous salue… ]

texte
Pascal Grenier

L’homme

de

Coppola

 

Le 23 juin dernier, l’acteur américain Frederic Forrest s’est éteint à son domicile à l’âge de 86 ans. Même s’il n’est pas le plus connu des acteurs américains, cet ami de toujours de Marlon Brando et de Jack Nicholson a réussi à imposer sa présence dans quelques rôles mémorables au grand et petit écran durant une carrière qui s’est poursuivie sur près de 40 ans.

Originaire du Texas, on se souvient surtout de lui pour son rôle coloré du « chef » dans Apocalypse Now. En 1980, il obtient une nomination aux Oscars comme meilleur acteur dans un second rôle dans The Rose de Mark Rydell. En amant passionné et amoureux fou de Bette Midler, Forrest démontre toute l’étendue de son talent, mais surtout qu’il a peut-être l’étoffe pour obtenir des premiers rôles dans des productions d’envergure sans les attributs et la beauté plastique requises. Ce qu’il réussit tout de même à obtenir en 1982 grâce à Francis Ford Coppola avec deux films importants pour lui.

Il y a d’abord le stylisé et singulier One from the Heart / Coup de coeur de Coppola et Hammett, le premier film en langue anglaise de Wim Wenders où il incarne le rôle-titre du romancier Dashiell Hammett et à nouveau produit par Coppola. Mais l’échec retentissant de ces deux films boudés autant par la critique que le public met rapidement un frein à sa carrière de premiers rôles pour le cinéma.

Il est forcé de se tourner vers la télévision dès l’année suivante alors qu’il s’efface de plus en plus du grand écran. Il apparaît dans quelques seconds ou petits rôles chez ses amis de longue date dont une quatrième collaboration avec Coppola dans Tucker: The Man and His Dream ou encore dans The Two Jakes, la suite de Chinatown réalisé par Jack Nicholson en 1991. Deux ans plus tard,  il marque à nouveau l’imaginaire des spectateurs dans un tout petit rôle de l’inoubliable propriétaire néo-nazi d’un magasin de surplus militaire dans le très populaire Falling Down / Chute libre où ce dernier donne des frissons dans le dos.

Quant à sa carrière à la télévision, on retient surtout ses rôles de militaires hauts gradés dans les films historiques du vieux routier John Frankenheimer (Andersonville / Andersonville, le camp de la mort, en 1996 et Path of War / Sur le chemin de la guerre, 2002).

On l’a peu vu jusqu’à sa mort car après avoir joué le rôle du père de Sean Penn dans le remake de All the King’s Men / Les fous du roi (2006), ce dernier a pris une retraite paisible à Santa Monica en Californie.