Frontera
DANSE
[ ANIMALS OF DISTINCTION ]
Élie Castiel
★★★★
LORSQUE L’ANTI-CHORÉGRAPHIE ASSUME SA SUPÉRIORITÉ
Étrange spectacle. Inquiétant dans le sens le plus politiquement interventionniste. Quelque chose comme du « jamais vu ». Déconcertant pour certains spectateurs, mais définitivement innovateur, poussant les limites du mouvement jusqu’à provoquer les danseuses et les danseuses de cette partition inhabituelle, austère, mais également porteuse de lumière.
Grâce surtout à des dispositifs scéniques et d’éclairages qui, pour une des rares fois, se juxtaposent au récit, une histoire de frontières, de rejets, d’arrivées, de départs, d’un nouveau monde qui s’annonce depuis quelque temps et qui ne ressemble à aucun de ses prédécesseurs, un territoire humain ou, justement, l’humain ne sent plus ces qualités qui le séparent des autres créatures terrestres.
Une chorégraphie faite de rage, de douleur, de cris incessants, de lamentations, de paroles à peine comprises où, malgré tout, l’anglais, l’espagnol et le français se distinguent. Des voix discordantes, des gestes horizontaux et verticaux; et soudain, une symbiose qui rassemble les interprètes comme une ode à la liberté.
Dana Gingras agit comme une sorcière du geste et du mouvement. Ses élans du cœur se manifestent par ce que les spectateurs peuvent saisir de ce poème dansé. Et puis, un groupe rock, Fly Pan Am, format Live, sur scène, qu’on n’observe que quinze à vingt minutes après le début. Changements de musiques, de tonalités, brouillonnes et si sophistiquées.
Des couleurs bien choisies en ce qui a trait aux costumes, aux éclairages et aux ambiances. Le noir, le gris et le rouge dominent; et puis, le blanc éclatant et subliminal des lumières qui servent parfois de barres de prison ou de murs de séparation.
Dans toute cette atmosphère sidérale, car on se croirait ailleurs, là où l’amour pourrait finir par triompher – ou est-ce vraiment le cas? – la proposition éclatante de Dana Gingras nous désoriente allègrement. Tel est son but justement. Et pour les danseurs, une partition anti-chorégraphique, personnelle, intransigeante, un combat existentiel les conduisant dans le territoire des multiples possibles. Pari gagné.
Dana Gingras agit comme une sorcière du geste et du mouvement. Ses élans du cœur se manifestent par ce que les spectateurs peuvent saisir de ce poème dansé. Et puis, un groupe rock, Fly Pan Am, format Live, sur scène, qu’on n’observe que quinze à vingt minutes après le début. Changements de musiques, de tonalités, brouillonnes et si sophistiquées.
ÉQUIPE PARTIELLE DE CRÉATION
Chorégraphie & Direction
Dana Gingras
Musique
Fly Pan Am
Costumes
Sandra Richefort
Concept visuel & Scénographie
United Visual Artistes
Dramaturgie
Ruth Little
Sonorisateur
Radwan Ghazi Moumneh
Interprètes
Robert Abubo, Justin de Luna
Stacey Désiller, Lénav Demnati
Louise Michel Jackson, Mark Medrano
Koliane Rochon-Prom Tep, Caroline Gravel
Sovann Rochon-Prom Tep, Lexi Vajda
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Production
DanseDanse
En collaboration avec Sydney Festival
CTM Festival (Berlin)
PuSh International Performing Arts Festival (Vancouver)
Durée
1 h 15
[ Sans entracte ]
Représentations
Jusqu’au 7 décembre 2019
Théâtre Maisonneuve
(Place des Arts)
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
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