Gagarine

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 13 mai 2022

SUCCINCTEMENT.
Un jeune homme habitant de la cité Gagarine effectue des réparations à son immeuble menacé de démolition.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Banlieues-art

Youri, sous les quolibets de certains, repeint des pans de murs, remplace des luminaires et effectue des travaux d’électricité dans l’immeuble qui l’a vu grandir à Ivry-sur-Seine. La cité n’est qu’à quelques stations de train ou de métro des Olympiades, site du dernier film de Jacques Audiard. Ces immeubles rouge et blanc, construits par la municipalité communiste au début des années 60, ont pris le nom du cosmonaute soviétique lors de sa visite en 1963. La désindustrialisation de ces banlieues a entraîné la paupérisation de ces ensembles et leur dégradation. Certains qui ont bien aimé y grandir tentent de contrer la démolition annoncée.

Alseni Bathily, la révélation de ce film, porte avec grâce tout le poids de ce voyage intersidéral qui redonne pour un temps à ces banlieues dénigrées, leur pouvoir d’attraction fantasmagorique.

Youri est un grand noir français, passionné de technique et d’astronomie. Il utilise son télescope pour regarder les étoiles et les environs de la cité et ceux qui vaquent à leurs affaires dans les espaces entre les immeubles. La caméra de Victor Seguin, alors dans un mode documentaire, participe à cette exploration de son monde. Des anciens habitants de la cité, auxquels Farida Rahouadj s’intègre naturellement, jouent d’ailleurs leurs propres rôles dans ce long métrage qui est la forme longue d’un court éponyme des deux réalisateurs.

En forme de station spatiale personnelle.

Les déceptions et les jalousies sont exacerbées par ces déménagements du plus grand nombre vers des quartiers inconnus. Une forte amitié se tisse entre Youri et Diana. une jeune Roma à laquelle Lyna Khoudri apporte sa force intérieure. Ils se découvrent de multiples intérêts communs, dont leurs dialogues le soir en Morse dans une cinématographie qui en augmente la beauté chromatique. Youri, inspiré par le héros dont il porte fièrement le prénom, décide de se créer une station spatiale personnelle qui fait l’admiration et l’envie même de certains de ceux qui la découvrent. La mise en scène s’installe plus avant dans un réalisme magique dans lequel chaque nouvelle fenêtre ouvre vers une autre univers. Youri, avec un casque de motocycliste et un habit complet de protection de travailleur en zone dangereuse s’y meut avec aisance. Alseni Bathily, la révélation de ce film, porte avec grâce tout le poids de ce voyage intersidéral qui redonne pour un temps à ces banlieues dénigrées, leur pouvoir d’attraction fantasmagorique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Fanny Liatard
Jérémy Trouilh

Scénario
Fanny Liatard
Jérémy Trouilh
Benjamin Charbit

Direction photo
Victor Seguin

Montage
Daniel Darmon

Musique
Amin Bouhafa
Evgueni Galparine
Sacha Galparine

Fanny Liatard et Jérémy Trouilh.
S’assurer que tout fonctionne comme prévu.

Genre(s)
Drame social

Origine(s)
France

Année : 2020 – Durée : 1 h 38 min

Langue(s)
V.o. : français

Gagarine

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]