Gladiator II
Sortie
Vendredi 22 novembre 2024
Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★
La double chute
de l’empire romain
Au début, comme c’est souvent le cas dans certains films du genre, un carton nous explique l’état politique et social de Rome, où a lieu cette deuxième partie – dont la première a été présentée il y a presque 25 ans. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Quelques très brefs plans du premier Gladiator (2000) – un engouement cependant non partagé par plusieurs critiques – sont présentés pour ne pas perdre le spectateur quant à la suite de ce péplum qui s’identifie comme tel malgré les objections de quelques indécis. N’entrons pas dans les détails.
Ce qui rend Gladiator II efficace, c’est bel et bien ce rapport politique entre l’époque du film et l’état actuel de notre société, autant dans la sphère sociale (populisme des spectateurs aux gradins des arènes) que dans celle étatique (enjeux machiavéliques à l’intérieur des espaces des dirigeants).
Les deux époques se ressemblent à s’y méprendre et, à bien observer, même si ce soir d’avant-première médiatique, nous étions à la première rangée en avant du IMAX Banque Scotia Montréal.
Mais cet objet cinématographique a ceci de particulier qu’à 86 printemps le jeune routier qui a connu de meilleures années ne se privent pas, et souvent avec une énergie farouche, de parier avec la mise en scène comme si le temps c’était arrêté.
Parler de l’intrigue, comme c’est toujours le cas, est un exercice futile qui empêche les spectateurs de s’extasier devant la découverte. Plutôt, Ridley Scott assume ici ses faiblesses (du moins, il tente de la occulter ou tout au plus de les ignorer) de façon aléatoire. Il est trop pris par cette suite qui, sur le plan de continuité, me paraît tout à fait crédible.
Le phénomène-Crowe ne peut être repris au-delà de deux décennies plus tard, mais force est de souligner que l’Irlandais Mescal (entre autres, Carmen et All of Us Strangers) se donne entièrement à ce péplum romain qui déconstruit l’Histoire à sa façon, c’est-à-dire entre le film populaire (pour ne pas dire « grand public ») et la réflexion politique, ici un peu gauche car parfois incertaine.
Et dans tout ce décor entre le kitsch épique et le péplum respectueux, une atmosphère homoérotique latente, qui déjà, se manifestait dans les films italiens du même genre dans les années 1960. Mais aujourd’hui, ce constat est encore plus évident.
N’empêche que Denzel Washington (Macrinus) joue un personnage diabolique cachant parfaitement ses véritables intentions. Dommage que le plus souvent, il se croit dans une tragédie shakespearienne, contrastant avec le reste des interprètes.
Impressionnantes très nombreuses scènes dans les arènes (nous avons même droit à des requins – séquence mal structurée – et même des singes sanguinaires qui ressemblent plutôt à des canins).
Et dans tout ce décor entre le kitsch épique et le péplum respectueux, une atmosphère homoérotique latente, qui déjà, se manifestait dans les films italiens du même genre dans les années 1960. Mais aujourd’hui, ce constat est encore plus évident.
Reste alors une aventure qui se savoure efficacement par un après-midi ou une soirée d’ennui. Et surtout ne pas comparer avec l’original. Chacune des deux parties possède son propre attrait.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ridley Scott
Scénario : David Scarpa; d’après
des personnages de David Franzoni
Direction photo : John Mathieson
Montage : Sam Restivo, Claire Simpson
Musique : Harry Gregson-Williams
Genre(s)
Drame épique / Péplum
Origine(s)
États-Unis / Grande-Bretagne
Année : 2024 – Durée : 2 h 28 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Gladiateur II
Dist. [ Contact ] @
Paramount Pictures
[ Scott Free Productions ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]