Godzilla Minus One
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 1er décembre 2023
À peine le Japon se remet de la Seconde Guerre mondiale qu’un péril gigantesque émerge au large de Tokyo… Godzilla.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★
Et
Godzilla
créa le
chaos
En situant le récit après la fin de la Seconde Guerre mondiale – des dates à l’appui paraissent sur l’écran épisodiquement, Takashi Yamazaki ne fait que respecter la tradition, renvoyant ainsi aux précédents chapitres de cette franchise ultra populaire.
Yamazaki, quelques téléséries, des films de genre, en tout quasi une trentaine de productions; ici, en Occident, sans doute suivies, grâce aux avancées du streaming et des précédentes collections DVD/Blu ray, par les amateurs d’incontournables nipponeries grand public et, pour ceux et celles qui le découvre, un auteur incontournable à suivre. On sent que l’homme en question s’est nourri, entre autres, de toute la production godzillienne depuis le chef d’œuvre inaugural d’Ishirô Honda, Godzilla (Gojira), réalisé en 1954.
Si les relents de la catastrophe d’Hiroshima et de Nagasaki persistent dans le film, ce n’est que de manière presque indicible. Yamazaki, en bon scout de la franchise, se donne une nouvelle cible, Tokyo, pour marquer le présent, constituant ainsi les séquences les plus magiques de l’ère-Godzilla, donnant littéralement la chair de poule. Un hymne au héros lézardé sorti des mers et en même temps une ode au pouvoir de l’Homme et à la résilience de la Femme face à la destruction.
Film anti-guerre, comme tous les Godzilla(s), ne faisant aucun obstacle aux dérives destructives de l’Homme, au pouvoir des nationalismes autoritaires et comme palliatif-réparateur, un incroyable ralliement social et militaire qui unit tous les habitants. Stratèges, soldats, supérieurs, civils, toute cette population est au service de l’éradication d’un lézard gigantesque qui, après tout, ne sort des eaux troubles et troublées qu’à cause de l’erreur humaine.
Entre le Bien et le Mal, Godzilla Minus One reproduit des schémas déjà empruntés, mais insère des éléments du mélodrame et de l’intime qu’il métamorphose en quelque chose de sublime. Cette fois-ci, les États-Unis ou autres forces alliées ne sont pas inclus(es); un nationalisme non pas revendicateur, mais capable de faire face, seul, à toutes les agressions.
Jamais péremption, avertissement envers la folie humaine ne fut aussi claire face au présent. Un film essentiel dont la douce nostalgie qui s’impose ici et là finit par nous apaiser.
Un film époustouflant, magique, d’une force dramatique rarement atteinte. Puisqu’à l’intérieur du sujet principal, s’inscrivent des thèmes comme la culpabilité, la responsabilité face aux dangers qui menace le monde, l’amour qu’on détourne à cause d’un sentiment de vulnérabilité… Des enjeux qui transforment ce film en une sorte d’opéra godzilien dont, soudain, lorsque la musique de Naoki Satô se fait reconduire par celle, originale, d’Akira Ifukube, les fans applaudissent dans la salle; quelques larmes de bonheur total se retiennent malgré l’émotion.
Et puis, en suivant le générique de fin, comme il se devrait dans tous les films, à un certain moment, des bruits inquiétants des fonds de mer se font sentir. La lutte n’est pas finie. Jamais péremption, avertissement envers la folie humaine ne fut aussi claire face au présent. Un film essentiel dont la douce nostalgie qui s’impose ici et là finit par nous apaiser.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Takashi Yamazaki
Scénario
Takashi Yamazaki
Direction photo
Kôzô Shibazai
Montage
Ryûji Miyajima
Musique
Naoki Satô
Genre
Aventures fantastiques
Origine
Japon
Année : 2023 – Durée : 2 h 04 min
Langue
V.o. : japonais; s.-t.a.
Gojira -1.0 / Gojira Mainasu Wan
Dist. [ Contact ] @
Axia Films /
[ Toho Studios / Piece
[ of Magic Entertainment ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]