Hergé à l’ombre de Tintin
ÉVÈNEMENT
[ Cinéma ]
Texte
Élie Castiel
Pour apprécier encore plus RG
Ça s’adresse à tous. Des 7 à 77 ans. Aujourd’hui, comme nous vivons plus longtemps, on devrait dire pour les 7 à 97 ans. Qu’importe, un homme, un Belge qui a révolutionné le monde de l’édition par sa façon de transposer l’humain, non pas en le caricaturant, mais par bande dessinée, lui administrant ses tares, ses faiblesses, mais également son innocence perdue, son état d’esprit candide, son sens de l’aventure, ses écarts de conduite ingénus, naïfs, pour parvenir en fin de compte à faire et à disséminer le bien.
Et un héros, comme les Grecs de l’Antiquité ont su inventer Hercule. Pour Georges Remi, signant à partir de 1924 sous le pseudonyme « Hergé », formé de ses initiales R et G, c’est Tintin, un prénom plus proche de la jeunesse. Belle stratégie de marketing, mais dans le même temps influencé par un rapport amical, fraternel et familial avec le lecteur, les jeunes surtout, bien sûr, et les moins jeunes qui discrètement d’abord, ont fini par suivre inconditionnellement ce tremblement de terre culturel.
Avec le temps, non seulement des b.d. comme on se plaît à les nommer, mais des influences chez d’autres artistes, comme les réalisateurs avec des films qui font découvrir son monde particulier. Certains avec personnages réels, d’autres en format animation. Le monde se l’arrache. RG ou mieux encore Hergé monopolise cette forme d’expression artistique, mais n’en demeure pas moins qu’il créera des disciples.
En Europe, il est le « Père » de la bande dessinée, pour le concept qu’il emploie, pour les configurations des figures humaines et animales qu’il invente, par la forme des récits, et surtout, comme dans Tintin et le mystère de la Toison d’or, l’art de renouveler les mythes, au goût du jour. La version-film, de Jean-Jacques Vierne, sortie en 1961, montre des personnages en chair et en os, mais très proches de la bande dessinée, une petite révolution, surtout avec la performance inventive de Jean-Pierre Talbot, qui renouera deux ans plus tard, en 1963, avec Tintin et les oranges bleues.
Pour nous, aujourd’hui, une façon comme une autre d’oublier la pandémie qui semble s’écarter, nous espérons, pour de bon. C’est donc le dimanche 13 juin, un rendez-vous avec Hergé au Théâtre Outremont.
Une proposition du FIFA (Festival international du film sur l’art) et du Théâtre Outremont, dans le cadre de L’Art en vues. Le film Hergé à l’ombre de Tintin, un voyage qui nous conduit dans l’univers effervescent de l’artiste : sa technique, son génie, son évolution, son regard sur le monde et la vie. Un film de Hughes Nancy
Mais la vraie question posée est de savoir si Tintin, ce héros de toutes les enfances du monde, n’a pas dépassé son maître. Et peut-être bien que le documentaire dont il est question réussira à remettre les pendules à l’heure en situant les deux personnages mythiques dans la même tour d’Ivoire, justement pour les immortaliser.
Théâtre Outremont
Dimanche 13 juin 2021
16 h et 19 h
Achat de billets @
billetterie@theatreoutremont.ca
514 495-9944