Illusions of Control
SUCCINCTEMENT
Se déployant à travers des paysages façonnés par les tentatives de l’homme pour les dominer, voici une méditation fascinante sur la résilience face au désastre. Cinq femmes font face à des crises personnelles.
Réalisation
Shannon Walsh
HORS-CHAMP
Élie Castiel
★★★★
Rencontres avec des femmes remarquables
La Canadienne Shannon Walsh (entre autres, un des segments du long métrage documentaire À Saint-Henri, le 26 août / 2011) navigue étonnamment avec l’image et la mise en scène. Entre ses deux éléments formels, une sorte de symétrie qui s’intensifie davantage grâce au montage fragmenté de Hart Snider. Quelque chose d’organique émane dans Illusions of Control, titre magnifique qui défie le temps perdu, l’espace violé, la douleur de la perte d’un être cher, la prise de conscience de la finitude imminente.
Pour filmer ces troublants aléas de la vie, ces convulsions insidieuses qui ne s’annoncent pas, une direction photo signée par cinq opérateurs et opératrices qui respirent les lieux, s’incrustent de près aux protagonistes, respectueux de leur intimité, mais dans le même temps intransigeant(es) face aux divers discours véhiculés.
Les sujets sont femmes : Silvia, Yang, Kaori, Stacey et Lauren. Entre un Mexique qui ne gratifie rien, une Chine qui s’étend malgré les dangers de l’expansion et un Japon qui n’a guère oublié les terribles radiations à Fukushima, la caméra suit son parcours investigateur à Yellowknife dans le Nord canadien et se permet de filmer l’urbanité intime de Chicago, chez nos voisins du Sud.
Quelque chose d’organique émane dans Illusions of Control, titre magnifique qui défie le temps perdu, l’espace violé, la douleur de la perte d’un être cher, la prise de conscience de la finitude imminente.
Ce qui frappe dans Illusions of Control, c’est avant tout l’écoute que porte la réalisatrice aux paroles des vies soigneusement captées. Un étrange rapport complice se crée également entre l’objectif de la caméra, les protagonistes et la cinéaste, présente, mais intentionnellement effacée.
Évitant le pamphlet militant, ce documentaire radieux expose des vérités sur notre condition avec une humanité à la fois hallucinante et déconcertante, mais à travers laquelle on sent une note d’espoir avec cet admirable plan final angelopoulossien. Image ultime d’un film qui nous fait prendre conscience des affres actuels d’un environnement en constant
Elles sont toutes des femmes qui osent, qui ont décidé de s’affirmer, qui n’ont guère peur de la parole. Mais derrière ces révoltes à la fois intérieures et ouvertement exprimées, elles gardent ces qualités un peu perdues de nos jours : la dignité, l’affection d’autrui et plus que tout, ce rapport authentique au monde. Ces femmes sont de vraies survivantes d’un réel de plus en plus étouffant. Et dans le cas de Lauren Berlant, à titre d’exemple, peut-être même, tenter inlassablement de vaincre l’incontournable.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie
Ven 07 fév 2020
Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada
Année : 2019 – Durée : 1 h 25 min
Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a. ou s.-t.f.
Illusions de contrôle
Dist. @
Cinema Politica
[ Last Songbird Productions ]
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Classement
NC
[ Exempté ]
En salle(s) @
[ Cinémathèque québécoise / Horaire irrégulier ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
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