Julie (en 12 chapitres)
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 11 février 2022
SUCCINCTEMENT.
Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Élie Castiel
En ce qui nous concerne, Joachim Trier suscite notre attention avec Oslo, 31 août / Oslo, 31, august (2011) suivi d’une adaptation du Feu follet de Pierre Drieu La Rochelle, avouons, moins réussie que celle de Louis Malle (1963) avec un Maurice Ronet éprouvant dans une crise existentielle sans véritable issue.
Julie est une femme d’aujourd’hui dans une Oslo qui revendique sa modernité, notamment proche de ses appétits anglo-saxons hérités d’une Amérique et d’une Grande-Bretagne à la mode. Elle est jeune, instruite, a, en principe l’embarras du choix en ce qui a trait à sa carrière, mais comme celles et ceux en quête de l’amour d’aujourd’hui, ne sachant que faire face aux exigences d’une relation.
Elle aime et n’aime pas vraiment; elle se compromet et change d’avis; elle ne veut pas d’enfant, et il en veut. Elle le trompe.
Julie domine le film. D’où un sous-titre français adéquat et entre parenthèses, (en 12 chapitres), la sommant d’être de toutes les séquences, de chaque partie d’une vie qui chamboule; elle se complaît dans des petites dérives de passage, visite sa mère qui semble plus heureuse sans mari; et son père, de qui elle se détachera définitivement.
Élans
d’(in)conduite
Le champ-contrechamp entre Julie et Aksel (excellent et pudique Anders Denielsen Lie) à l’hôpital demeure sans doute la partie la plus bouleversante du film : aucun pathos, aucun sensationnalisme gratuit, des mots qui disent tous, un petit discours entre une génération et l’autre qui explique le rapport à l’art et à la vie. Des mots qui expliquent le passage du temps et dans le même temps le caractère binaire du film, entre la comédie et le drame.
La mise en scène, ludique, en même temps classique, participe à ce maelström qui, loin de faire chavirer les personnages, les conduit à bon port. Un film à la sauce « auteur » qui ne rougit pas de son côté grand public.
Car tout au long de Julie (en 12 chapitres), une errance chez presque tous les personnages (sauf dans le cas d’Aksel qui cherche à se caser, comme au « bon vieux temps »), une jeunesse désabusée qui cherche sa voie dans le plaisir immédiat, sans compromis, son véritable rapport à l’autre.
Et une mise en scène de Joachim Trier qui dépend largement du comportement de Julie, guidée par un scénario signé Trier et Eksil Vogt, nés la même année, en 1974, issus des contestations soixante-huitardes et d’autres mouvements anticonformistes à venir. Plus que tout, qui se posent des questions existentielles propres à leur génération.
Entre Renate Reinsve (impeccable dans une partition entre la pudeur foncière et le décontracté hérité) et Danielsen Lie, une symbiose énergique où le jeu des correspondances atteint des moments de vérité (comme la séquence à l’hôpital) émouvants, loin de larmoyants.
La mise en scène, ludique, en même temps classique, participe à ce maelström qui, loin de faire chavirer les personnages, les conduit à bon port. Un film à la sauce « auteur » qui ne rougit pas de son côté grand public.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Joachim Trier
Scénario
Joachim Trier
Eskil Vogt
Direction photo
Kasper Tuxen
Montage
Olivier Bugge Coutté
Musique
Ola Fløttum
Genre(s)
Chronique
Origine(s)
Norvège / France
Suède / Danemark
Année : 2021 – Durée : 2 h 08 min
Langue(s)
V.o. : norvégien; s.-t.f. ou s.-t.a.
The Worst Person in the World
Verdens kirste menneske
Dist. [ Contact ] @
MK2 | Mile End
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]