Jumbo

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 11 septembre 2020

SUCCINCTEMENT
Adepte de mécanique et d’ingénierie, une jeune femme solitaire et timide éprouve une étrange fascination pour le nouveau manège du parc d’attractions où elle travaille.

CRITIQUE.

texte
Luc Chaput

★★★ ½

Une jeune femme, dans un atelier peu éclairé, construit chez elle des maquettes. Renfermée, peut-être atteinte d’une des conditions du spectre de l’autisme, elle commence à travailler pour un parc d’attractions dans un bourg de la campagne un peu montagneuse du nord francophone de l’Europe.

Jeanne, taiseuse, fagotée, s’intègre difficilement à son groupe mais trouve un interlocuteur valable dans ce manège de la pieuvre qui l’attire par ses lumières et ses mouvements amples et d’une soudaine brusquerie. L’approche amicale devient de plus en plus tactile et le dialogue s’établit par des bruits étonnants et un code de couleurs que la direction photo de Thomas Buelens décline dans toutes ses variations. L’être désiré s’immisce dans les rêves dont la valeur symbolique est étalée dans des oppositions entre le noir du cambouis, la pâleur de la peau et la luminescence similaire à l’intérieur d’un vaisseau spatial dans lequel ce passage onirique se déroule et qui confirme la dextérité de la mise en scène de Zoé Wittock.

Machinaction

amoureuse

Dans le court métrage Maman Warrior visible sur son site, Zoé et sa consœur Caroline Fauvet tracent un portrait rapide d’une culturiste métisse française Barbara Ménage, aussi professeur dans un lycée technique. Le même rapport à la machine comme aide et comme objet de confrontation s’y conjugue avec une reconnaissance de la diversité des corps et des sentiments. Dans le rôle de la mère de Jeanne, Emmanuelle Bercot (Mon roi) se déjoue des lignes d’un personnage peu écrit d’une serveuse maternant trop son enfant unique qu’elle continue à élever encore.

Bastien Bouillon en collègue et prétendant de Jeanne et Sam Louwyck dans celui de l’ami de Margarette rajoutent des replis à ces esquisses d’hommes qui ne font bien entendu pas le poids devant ce Jumbo qui ensorcelle Jeanne. Noémie Merlant lui insuffle dans les détours de l’intrigue des moments de grâce qui confirment la grandeur de son talent découvert par beaucoup dans Portrait de la jeune fille en feu.

La cinéaste-scénariste termine son long métrage dans une envolée frisant le conte de fée alors que Jeanne aurait pu suivre son objet de désir telle d’autres gens du voyage, montrés dans Dumbo par exemple.

La cinéaste-scénariste termine son long métrage dans une envolée frisant le conte de fée alors que Jeanne aurait pu suivre son objet de désir telle d’autres gens du voyage…

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Zoé Wittock

Genre(s)
Fantaisie sentimentale

Origine(s)
France /Belgique

Luxembourg

Année : 2019 – Durée : 1 h 34 min

Langue(s)
V.o. : français

Jumbo

Dist. @
A-Z Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]