Jump, Darling
P R I M E U R
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Sortie
mardi 29 mars 2021
SUCCINCTEMENT.
Russell est tiraillé entre son métier de Drag queen, son avenir précaire en tant qu’artiste queer et le souvenir de la vie confortable qu’il a jadis connue. Il décide de parcourir le pays en compagnie de sa grand-mère Margaret qui, elle, refuse obstinément d’aller en maison de retraite malgré sa déliquescence de plus en plus aggravée.
CRITIQUE.
[ Sphères LGBT ]
★★★
texte
Élie Castiel
Une des dernières apparitions de la regrettée Cloris Leachman, décédée en janvier 2021, à l’âge vénérable de 94 ans – comme s’il y avait un âge vénérable pour mourir! – Une présence inégalée où les registres, un peu plus de 280, confirment la facilité à vêtir des personnages parfois hors du commun. Mais surtout, ce talent inné à amalgamer comédie, drame et tragédie d’un film à l’autre.
Avouons que Phil Connell, dont c’est ici le premier long métrage après trois courts sujets et un sketch de Boys on Film 13: Trick & Treat (2015) a saisi l’occasion de tourner sa petite « opera prima » en s’assurant d’une grande présence, et si féminine, détail encore plus nuancée, d’autant plus qu’on sent le caractère « hommage » dans ce film d’une simplicité presque dérangeante.
Retrouver
subrepticement un
semblant de vérité
La mise en scène, où la parole règne, les quelques spectacles où les Drags exposées s’ajustent à des lyp-sync (synchronisations labiales) d’une exactitude exemplaire et surtout, les champs/contrechamps entre Leachman, jouant avec une exactitude déconcertante la dualité dramatique de sa condition, et Thomas Duplessie, acteur canadien qui, agréablement, ne montre pas son enthousiasme délirant face à la grande actrice. La complicité entre les deux est sincère, ne nécessitant aucun effort dans les gestes ou la parole. Stratégie minimale, le film reposant sur Leachman, parfois consciente, par moments perdue dans les chemins de son passé. Justement, le passé, l’autrefois, sur qui Connell semble jeter un regard attendrissant. Souvent, dans le visage de Leachman, on sent visiblement ce regard nostalgique et mélancolique sur ce que fut sa carrière.
Les clichés du personnage gai prisonnier de la drag-queenitude, de son aspiration à devenir acteur ne sont guère épargnés, parfois même avec insistance. Il y a aussi les autres membre de la famille Russel qui, en fin de parcours, semble retrouver une fausse quiétude.
Mais ce qui nous semble important de souligner est de constater que depuis quelques années, les cinéastes LGBT voulant faire des films sur leur communauté ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Si le théâtre et les spectacles de la scène peuvent compter sur des artistes gais, le cinéma est une discipline farouchement hétéronormative et elle ne changera jamais. Sauf dans de rares exceptions qui passent le plus souvent inaperçues. C’est la loi du marché. Le cinéma étant le divertissement le plus populaire.
En attendant, Phil Connell peut compter sur une petite industrie LGBT de plus en plus organisée, alerte, mais loin de ces vestiges porno des années 70 qui ne se retrouvent que dans la sites Internet spécialisés. Idem pour les images hétérosexuelles. L’honneur est sauf, quel que soit le côté où l’on se situe.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Phil Connell
En attendant, Phil Connell peut compter sur une petite industrie LGBT de plus en plus organisée, alerte, mais loin de ces vestiges porno des années 70 qui ne se retrouvent que dans la sites Internet spécialisés. Idem pour les images hétérosexuelles. L’honneur est sauf, quel que soit le côté où l’on se situe.
Scénario
Phil Connell
Direction photo
Viktor Cahoj
Montage
Lev Lewis
Musique
Harry Knazan
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Canada
Année : 2020 – Durée : 1 h 30 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Jump, Darling
Dist. [ Contact ] @
[ Breaking Glass Pictures ]
Classement suggéré
Interdit aux moins de 13 ans
Diffusion @
En DVD et VSD
Sur diverses plateformes numér
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]