Kinds of Kindness

P R I M E U R
Sortie prévue
Vendredi 28 juin 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Trois récits : Un homme qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble une personne différente ; une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

De la servitude

de la cruauté humaine

 

« Aucune projection de presse, ni d’avant-première, ni de lien de visionnement disponible pour les médias montréalais. Totalement inadmissible de la part du distributeur. Pas d’autres commentaires de notre part, vous l’aurez compris. »

Mais bon, toujours est-il que Kinds of Kindness , pour ceux qui connaissent la filmographie du réalisateur grec, est le film qui se rapproche le plus de ses premières réalisations, Dogtooth (Kynodontas) et Alps (Alpeis), pour leur côté irrévérencieux, leur rapprochement avec un certain surréalisme voluptueux, la tendance à traiter de l’expérience de l’émotion avec un certain détachement, une tendance à désincarner des personnages pourtant en chair et en os.

Bien que ces Sortes de gentillesse ne soit pas du meilleur cru du réalisateur grec, célèbre aussi pour ses mises en scène souvent labyrinthiques, il n’en demeure pas moins qu’il suscite l’intérêt de ceux qui croient que les cinéastes peuvent se permettre de croire que tout leur est permis.

Trois récits de durées inégales, totalisant 164 minutes. Comme dénominateur commun à ce tryptique singulier, les initiales R. M. et F. qui reviennent à chacun des titres (portant des mots étranges, presque puérils) et qui pourraient représenter en quelque sorte l’idée principale du film, où, entre autre, le sang prend une place importante.

Un partage (dés)équilibré.

Réponse : Yorgos Lanthimos, serait-il misanthrope ? Tout y passe : rituels de groupes religieux, homosexualité (serait-il également homophobe ?), dangereux (trop d’accidents de la route), cannibalisme ; croit-il aux miracles, à la résurrection des morts (bien que… vous verrez dans le film). Enfin, tout un tas de questionnements qu’on peut se permettre de faire sur le fondement de sa proposition. Signalant, sur ce point, qu’il n’est pas surprenant que son compatriote Efthẏmis Filippou, fidèle dans plusieurs de ses films, participent pleinement ici.

Dans l’idée de Lanthimos, la nette conviction qu’il est convaincu que le cinéma est une activité personnelle, et qu’il est du ressort de l’imagination, pas une machine industrielle où seuls comptent les profits. Que le cinéma est quelque chose qui sort du vécu, de ce que la vie réserve, mais aussi de ce qu’elle aurait dû nous réserver.

Plus encore, un tour de magie, un spectacle de prestidigitation où toutes les invraisemblances ou joutes d’extravagance sont permises.

D’où la réalisation, issue de notre conscient, qu’il est question d’un film austère, dangereux, inquiétant, évoluant à travers les émotions, les mouvements provocateurs, les écarts dans certaines parties des dialogues, tout ce qui se démène à l’écran vu comme une série de pièces à convictions qui pourraient, d’une certaine façon, relier les trois parties.

Kinds of Kindness déconcerte, désoriente, nous met mal à l’aise, questionne la fonction même de l’acte cinématographie. Mais tout bien considéré, c’est tant mieux. Yorgos Lanthimos persiste et signe un cinéma de la dissemblance souveraine.

Réponse : aucune. À chacun de se faire sa propre idée. Mais pour parvenir à ces étranges débats surréalistes, un casting formidable : la nouvelle muse, bien sûr, Emma Stone, dans tous ses films post-grecs, William Dafoe qui peut se permettre de faire tout ce qui lui passe par la tête. Mais surtout, le gagnant du Prix du meilleur acteur au récent Cannes. Jesse Plemons, trois récits, trois visages, trois positionnements, un rapport entre lui et la caméra qui ne peut être perçu que comme un sorte de passion démesurée.

Kinds of Kindness déconcerte, désoriente, nous met mal à l’aise, questionne la fonction même de l’acte cinématographie. Mais tout bien considéré, c’est tant mieux. Yorgos Lanthimos persiste et signe un cinéma de la dissemblance souveraine.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Yorgos Lanthimos

Scénario  : Yorgos Lanthimos, Efthẏmis Filippou
Direction photo : Robbie Ryan
Montage : Yorgos Mavropsaridis
Musique : Jerskin Frendrix

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 2 h 44 min
Langue(s)
V.o. : anglais ; s.-t.f.
Sortes de gentillesse

Yorgos Lanthimos

Dist. [ Contact ] @
Searchlight Pictures
[ Film4 ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 16 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]