King Richard
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 19 novembre 2021
SUCCINCTEMENT.
Enfants, Venus et Serena Williams, deux filles douées pour le tennis, grandissent au sein d’une famille nombreuse et modeste à Compton, en Californie.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Reinaldo Marcus Green a signé le LGBT-friendly Joe Bell, que nous avions plus ou moins aimé. Ici, il sacre Richard Williams roi, comme si de rien n’était. Car c’est de lui, le père des sœurs Williams, ces géantes du tennis, dont il s’agit dans King Richard. Et pourtant le titre du film, autant dans sa VO que dans sa version française, est clair. C’est de lui qu’il s’agit.
Venus et Serena sont là comme prétexte à une étude psychologique et comportementale du héros en question, un père attentif, aimant, époux tendre et affectueux lorsqu’il le faut, mais pris par cette obsession (et on peut le comprendre) pour que ses deux filles (il en a trois autres) franchissent les rangs des grands, des as du tennis, sport bourgeois, à l’époque officieusement réservé aux Blancs dans un pays où le racisme se manifeste parfois discrètement – Voir réaction des Blancs dans une brève séquence lorsque les Williams se présentent dans un de ses nombreux terrains privés de tennis.
Sauf sans doute dans le cas de l’entraîneur Rick Macci, d’une ouverture d’esprit sincère, voire même farouche pour cette famille qui tente de s’intégrer dans une société fermée, par les voies de la raison. Cette raison est celle aussi de Brandy, l’épouse, la mère (Aunjanue Ellis, vraie, livrant de beaux morceaux de dialogues et de discours éthiques avec une vérité certaine).
Le guide sportif
de la famille parfaite
La mise en scène de Green projette son regard sur le grand public, non pas seulement celui qui verra le film sur grand écran, également celui élargi sur HBO Max la même journée. Il est question d’une mise en contexte où priment les scènes humanistes. C’est sugar-coated – tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil – comme si le moindre accident concernant la famille en question devenait une sorte de concours de mauvaise foi.
C’est tranquille, serein, et faut-il encore le souligner, les deux sœurs ne sont que les pions d’un jeu de séduction visant à les conduire dans un monde qui, jusqu’ici, à l’époque, bien sûr, ne leur est pas accordé.
Entre temps, Williams, le roi en question, se démène, peine à convaincre les opposants, croit fermement en ses filles, mais fait parfois, pour ne pas dire souvent, des conneries, prend des décisions mal fondées, Venus et Serena, elles, sont obéissantes, le sourire toujours prêt à nous charmer.
Et le film est aussi sur Will Smith, sur ses capacités de comédien, sur ses affinités à camper un personnage hors du commun, un individu ordinaire pris dans des situations extraordinaires qui le rendent, justement, un homme d’exception. C’est-à-dire aussi cuirassé que vulnérable.
Mais à travers les années, nous avons connu un autre portrait des sœurs légendaires, notamment en ce qui concerne Serena, magnifique, battante, exemplaire, une force de la nature, et comme tout athlète de formation qui se respecte, portant en elle autant de faiblesses que de vigueur et d’engagement.
Et le film est aussi sur Will Smith, sur ses capacités de comédien, sur ses affinités à camper un personnage hors du commun, un individu ordinaire pris dans des situations extraordinaires qui le rendent, justement, un homme d’exception. C’est-à-dire aussi cuirassé que vulnérable.
C’est prêt-à-porter, douillet, confortable, jusqu’à nous rendre presque gentiment indulgents.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Reinaldo Marcus Green
Scénario
Zack Baylin
Direction photo
Robert Elswit
Montage
Pamela Martin
Musique
Chris Bowers
Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
États-Unis
Année : 2021 – Durée : 2 h 25 min
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
King Richard : Au-delà du jeu
Dist. [ Contact ] @
Warner Bros. Canada
Classement
Visa GÉNÉRAL
Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]