La croisade
P R I M E U R
[ En Salle ]
Sortie
Vendredi 15 juillet 2022
SUCCINCTEMENT.
Abel et Marianne découvrent que leur fils Joseph, 13 ans, a vendu en douce leurs objets les plus précieux. Ils comprennent rapidement que Joseph n’est pas le seul, ils sont des centaines d’enfants à travers le monde associés pour financer un mystérieux projet.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Climats
La durée, 67 minutes, retient la réalisation, essaie de la mettre en danger, la pousse à n’illustrer que le plus important pour Garrel, et personne d’autre, car dans La croisade, on a affaire à un film d’auteur. Inutile de chercher midi à quatorze heures. Nous acceptons ou non la proposition du cinéaste-comédien.
Et lorsque le regretté Jean-Claude Carrière s’impose dans la scénarisation, nul doute que nous ne pouvons que mieux saisir les nuances, les demi-teintes, ce que l’œil ne peut saisir dans l’instant. Et pourtant, une mise en scène totalement libérée, répartie en deux épisodes presque distincts. Tout d’abord, le problème dont il est question, pour faire suite à un petit discours sur la trajectoire dans la vie, du sentimental.
Comme tout film français qui honore son pays, les amours commencent à l’âge tendre, et c’est aussi le cas de Joseph, le fils d’Abel (Garrel) et de Marianne (Laetitia Casta). Ses parents s’inquiètent lorsqu’au début, il les confronte à une certaine réalité qui a à voir avec les changements climatiques. Entre eux (purs matérialistes) et le fiston, une relation adulte puisque ce dernier semble plus aguerri de l’état de la planète. La prêtresse de l’écologie du XXIe siècle (Greta Thunberg) est montrée dans un plan – Il ne fallait pas rater cette occasion – Mais tout est dans la théorie et moins dans la pratique.
En fait, à bien y penser, dans son côté sentimental, La croisade ressemble à un film de Jacques Doillon – le grand gourou des jeunes adolescent(es) dans le cinéma de l’Hexagone – là où le scénario n’est que prétexte à permettre aux nouvelles générations de savoir comment se comporter dans ces étranges et fabuleux jeux de l’amour et du hasard (comme le dépucelage du jeune Joseph par une jeune fille plus âgée). Dans le même temps, pour ces nouvelles générations, se pencher sur et proposer des issues aux questions écologiques permet d’imaginer une vie sentimentale sans bouleversements d’ordre naturel. Aimer et s’aimer dans un corps et un esprit sains.
Sur les traces de son père Philippe, Louis Garrel poursuit, par contre à sa façon, ces trajectoires sentimentales avec un excès parfois poussifs d’autodérision, quelque chose qui ressemble à de l’affect désincarné, mais rien d’agressif. Dans son cinéma, comme celui du paternel, ça fonctionne. La parole, le verbe, les joutes oratoires prennent le relais pour en fin de compte, proposer un discours contre l’absence d’empathie affective.
Les parents ont vite oublié l’incident du début pour s’incruster d’une certaine façon dans l’univers de Joseph et de ses acolytes. Après tout, ils se battent, façon de parler, pour une bonne cause.
Il ne s’agit pas de savoir si les comédiens sont bons. Tout simplement, ils existent. Bien que nous tenons à souligner que Laetitia Casta, Louis Garrel et Joseph Engel font preuve d’une remarquable ingéniosité dans leurs astuces respectives.
Le passage entre la fable écolo et le cours 101 des sentiments amoureux n’est pas toujours de bon aloi, mais force est de souligner que Garrel réussit ce petit, très petit tour de force grâce à un humour particulier et plus que tout, à la distance qu’il émet à l’égard de ces questions actuelles, l’écologie dont on ne cesse de parler et, comme depuis la nuit des temps, les rapports amoureux qui semblent foutre le camp dans ces années du nouveau siècle.
Il ne s’agit pas de savoir si les comédiens sont bons. Tout simplement, ils existent. Bien que nous tenons à souligner que Laetitia Casta, Louis Garrel et Joseph Engel font preuve d’une remarquable ingéniosité dans leurs astuces respectives.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Louis Garrel
Scénario
Louis Garrel
Jean-Claude Carrière
Avec la collobation de Naïla Guiguet
Direction photo
Julien Poupard
Montage
Joëlle Hache
Musique
Grégoire Hetzel
Genre(s)
Comédie de science-fiction
Origine(s)
France
Année : 2021 – Durée : 1 h 07 min
Langue(s)
V.o. : français
La croisade
Dist. [ Contact ] @
Maison 4-tiers
Classement
Visa GÉNÉRAL
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]