Le miroir
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 21 mai 2021
SUCCINCTEMENT.
Pour quelle raison Jean n’a pas vu sa mère depuis cinq ans? Il apprend un jour qu’elle vient de se suicider.
CRITIQUE.
★★ ½
texte
Élie Castiel
Reflets dans un œil discret
Qu’il s’agisse du grand public, des cinéphiles ou de la critique, force est de souligner que la perception d’un film est surtout un exercice purement subjectif, sauf bien sûr, pour ceux qui connaissent le vocabulaire cinématographique, la forme (mise en scène, montage, tous ces éléments qui constituent le plan) étant un facteur à ne pas prendre à la légère.
Dans le cas de Marc Joly-Corcoran, qui, apparemment, enseigne le cinéma à l’Université de Montréal et signe ici, après deux cours sujets, son premier long métrage, le manque de budget se fait sentir, notamment dans les transitions entre les divers épisodes. Le secret de ce drame familial à la première personne ne l’est plus depuis le début. C’est déjà un choix arbitraire.
À quelle suite faut-il alors s’attendre ? Et pourtant, Joly-Corcoran compte sur l’apport des comédiens. Contre toute attente, ils s’inscrivent dans une thématique, dont le thème de la culpabilité est le seul qu’on peut vous dévoiler, ouverte à toutes les difficultés et multiples obstacles narratifs, leur donne la possibilité d’exploiter divers registres d’interprétation. Is s’en sortent convenablement la plupart du temps.
Si certains effets visuels paraissent, comme on dit souvent « arrangés avec le gars des vues », comme justement la présence de ce miroir, rendu mystérieux grâce aux petits soins de la technique, ici le cadre réduit presque à son ratio le plus extrême et à l’intérieur duquel se manifestent certains évènements.
Il y a Bénédicte Décary, Diane, la mère de Jean (enfant) qui vit un drame qui se révèle à la fin et explique la scène du début. On passe tout de suite à Jean-adulte, père d’une fille adolescente (Lydia), Normand Daneau forçant parfois la note , mais rendant son personnage assez bouleversant en raison d’un passé qu’il a du mal à oublier. Louable tout de même
Film-thérapie, certes, mais mené au second degré, nous désorientant à l’occasion. Quoi qu’il en soit, on peut suivre ce récit qui se veut psychanalytique sans vraiment l’être, même si les intentions sont louables.
Entre la Belgique et le Québec, une belle adaptation de la part d’Amélie Douville, directrice photo, soignant les lieux avec délicatesse. Si l’élégance froide d’un lieu contraste avec la simplicité chaleureuse d’un autre, quoique cachant des vérités enfouies, la photographie accueille ses variations avec un bonheur certain.
Et fidèle à la majorité de nos cinéastes œuvrant dans la fiction, les sujets intimes, voire subjectifs, occupent la plupart des scénarios proposés, comme si les discours collectifs faisaient partie d’un autre monde.
La présence lumineuse de Tatiana Zinga Botao répond à cette nouvelle tendance, essentielle, dans le cinéma d’ici, de faire appel à des comédiens de la diversité. Dans le rôle de Lydia, la jeune Élia St-Martin fait preuve d’un grand talent, entre l’élan primesautier d’une enfant et le début de l’adolescence précoce.
Mais c’est Bénédicte Décary, brillante, qui assure le côté interprétation, aucune gêne devant la caméra, entière, à l’aise, farouche, conjuguant les diverses émotions avec une énergie communicante.
La présence lumineuse de Tatiana Zinga Botao répond à cette nouvelle tendance, essentielle, dans le cinéma d’ici, de faire appel à des comédiens de la diversité.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Marc Joly-Corcoran
Scénario
Marc Joly-Corcoran
Direction photo
Amélie Douville
Montage
Marc Joly-Corcoran
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2018 – Durée : 1 h 25 min
Langue(s)
V.o. : français
Le miroir
Dist. [ Contact ] @
Filmoption
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
En salle(s) @
Cineplex
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]