Le projet « Bonheur intérieur brut »

Nouvelle
TÉLÉSÉRIE
sur TV5

Le projet documentaire
 de Hugo Latulippe

texte
Luc Chaput

Périple méditatif et actif

 

Dans une salle aménagée dans une grotte en République Sud-africaine, une chorale universitaire s’apprête à donner un concert. Les voix de différentes tonalités sont diverses et rassemblées dans un riche éventail musical.

En 1972, Jigme Singye Wangchuck, roi du Bhoutan, petit pays de l’Himalaya, décide d’inclure le calcul du Bonheur intérieur brut (BIB) dans les critères qui fondent sa politique gouvernementale, soit l’interaction entre logement, éducation, culture, santé et richesse économique. Depuis le concept s’est disséminé et a aidé à la formation du World Happiness Report qui classe les pays selon dix catégories tant subjectives qu’objectives. Le cinéaste québécois Hugo Latulippe (Je me soulève) a donc conçu avec son équipe cette série de dix épisodes d’environ cinquante minutes chacun diffusée sur  TV5 à compter du 30 janvier.

L’accroche de chaque partie est la même et Latulippe sert de guide, émaillant de ses réflexions en résumant les propos dans cette présentation d’un autre un monde possible, face aux changements climatiques, aux inégalités sociales devant le logement, la santé et l’emploi. Le traitement est très télévisuel, avec ces annonces de lieux et ses infos sur les intervenants. Le cinéaste est aussi intervieweur et des plans pris de drone le montrent en bateau, à vélo ou en course à pied dans des courts moments récurrents qui servent de liants entre les entrevues avec soixante-neuf personnalités.

D’aucuns comme Frédéric Lenoir et Mathieu Ricard reviennent dans plusieurs épisodes pour ancrer dans des topos philosophiques ou sur l’essence et la pratique de la méditation ces présentations de solutions diverses mises en œuvre en Corée du Sud, en Finlande, au Danemark, au Pays basque espagnol ou au Québec. Des moments d’émerveillement, des accès de fou rire ou de joie communicative constellent aussi ces virées en forêt, sur l’océan ou dans des endroits plus rébarbatifs.

Plusieurs des rencontres avec des intellectuels, des dirigeants d’entreprises différentes, des scientifiques ou des individus  plus anonymes sont un peu courtes. Elles serviront, peut-on le supposer, de point de départ vers d’autres domaines que le téléspectateur continuera par des lectures et autres actions dans cet approfondissement d’une vision d’un monde plus équitable auquel ce périple de Latulippe nous convie.