L’eau chaude, l’eau frette
RECENSION.
[ Scénario ]
★★★
texte
Pierre Pageau
La littérature sur le cinéma au Québec ne nous a pas souvent donnés des scénarios. On se souviendra que Pierre Perrault a produit les siens, en particulier pour sa trilogie de L’Isle-aux-Coudres; Denys Arcand a fait la même chose pour quelques-uns de ses films.
Comme c’est le cas pour la plupart de ces publications, il s’agit ici de fac-similés du scénario original. L’ouvrage nous propose en effet la version originale, telle que conservée par la Cinémathèque québécoise; le texte intègre de légers ajustements survenus avec la version restaurée de 2020 par Éléphant. Et, pour notre plus grand bonheur, on a cru bon d’ajouter des illustrations d’Isabelle Guimond.
Au gré
des péripéties
Impossible cependant de ne pas ressentir un grand MANQUE à la lecture de ce livre : celui du film lui-même. Il compte a une telle fulgurance visuelle, poétique, que ce scénario ne peut que seulement suggérer. Il nous engage probablement à revoir le film.
Le cinéma québécois des années 70 compte sur plusieurs films important, très réussis, comme Les ordres, Les bons débarras et, bien sûr, L’eau chaude, l’eau frette. Nous disposons déjà de découpages techniques précis pour les deux premiers films (Éditions VLB), mais n’avions rien pour le film de Marc André Forcier. Il était grand temps que l’on rende hommage à ce grand film; ouvrage qui célèbre probablement encore plus le travail du scénariste Jacques Marcotte.
Il est particulièrement instructif de constater que chaque séquence porte un titre spécifique; ceux-ci sont très factuels tout en étayant une poésie urbaine. L’Eau chaude, l’eau frette manifeste en fait une poésie de la cruauté et une célébration de l’anarchie. Bref, du vrai grand Forcier. Les dessins d’Isabelle Guimond vont dans le même sens. Le dessin, sur deux pages, de Francine (qui doit composer avec un stimulateur cardiaque) qui pointe un fusil sur nous (lecteur) est particulièrement juste dans l’esprit du film. Le titre du film renvoie bien à cette dualité de l’âme québécoise (et celle de Forcier !?) : être à la fois enthousiaste, lyrique et mélancolique, mais aussi triste, déprimé et en colère.
Impossible cependant de ne pas ressentir un grand MANQUE à la lecture de ce livre : celui du film lui-même. Il compte a une telle fulgurance visuelle, poétique, que ce scénario ne peut que seulement suggérer. Il nous engage probablement à revoir le film.
André Forcier
L’eau chaude, l’eau frette
Coscénarisé par Jacques Marcotte
Préface d’Amédée Croteau
(Coll. « Filmécriture »)
Montréal : Éditions Somme toute, 2021
224 pages
[ Illustré ]
ISBN : 978-2-8979-4261-8
Prix suggéré : 24,95 $
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]