L’enfant rêvé

PRIMEUR
[ En ligne ]
Sortie
Vendredi 22 janvier 2021

SUCCINCTEMENT
Dirigeant avec sa femme Noémie d’une scierie, quelque part, dans le Jura, François rêve de devenir père.

CRITIQUE.

texte
Élie Castiel

★★★

 

Elle, Noémie, veut devenir mère. Lui, François, encore plus atteint de cette envie d’être père. Ils essaient par tous les moyens possibles. Elle est épuisée et envisage un autre moyen qui ne plaît pas à François. Et puis, une rencontre avec la venue de Françoise dans ce coin du Jura où les Receveur gèrent une scierie. La suite, vous l’aurez devinez.

Cette insatiable envie de procréer

Là n’est pas la question. Pour Raphaël Jacoulot – à qui l’on doit un court sujet et trois autres longs, dont le plus connu ici, si je ne me trompe, demeure Avant l’aube (2011) avec, entre autres, le regretté Jean-Pierre Bacri – un jeu avec non seulement l’art d’interprétation mais la mise en image, l’illustration concrète d’un cas relevant de la pathologie, jusqu’à atteindre un certain paroxysme.

Le prévisible s’assume, la tension s’apaise quelque temps et l’inévitable qu’on attendait de toute façon finit par arriver. Aucune surprise donc de la part du réalisateur, si ce n’est que montrer les enjeux psychologiques qu’elle engendre sur les personnages, notamment celui de François, pris dans une rupture sans égale avec la réalité, se forgeant son propre monde. Et cette partie du film fonctionne admirable bien. D’aucuns pour trouver Jalil Lespert excessif, ridicule, mimant le grand-guignolesque. Il demeure intègre à son rôle, l’habite avec cet espèce de comportement qui dépasse les limites de la bienséance – jusqu’à cette séquences chez les Barrero où, par magie, l’invraisemblable propose sa propre logique sans se soucier ni de rien, ni de personne.

Et une fin qui s’attache au mélodrame, à la tragédie grecque sans doute, comme quoi toutes méthodes cathartiques ne peuvent s’avérer nécessairement purificatrices.

Courage de Jacoulot, à l’aube de la cinquantaine, se sentant libre de jongler avec soit des clichés, des tours de magie pas toujours convaincants et à tous ces poncifs qu’il se plaît à déconstruire.

D’habitude, la femme souffre de ne pas enfanter. Ici, c’est l’homme qui rêve de paternité. Les rôles sont ainsi renversés, donnant la possibilité d’entamer un nouveau discours sur les relations hommes-femmes.

Et une fin qui s’attache au mélodrame, à la tragédie grecque sans doute, comme quoi toutes méthodes cathartiques ne peuvent s’avérer nécessairement purificatrices.

Les autres comédiens affichent une sincérité accomplie face à leurs rôles, prouvant qu’ils saisissent parfaitement l’univers particulier crée par un Raphaël Jacoulot captif d’un récit dramatique hors du commun.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
 Raphaël Jacoulot

Scénario
Raphaël Jacoulot

Direction photo
Céline Bozon

Montage
Muriel Breton

Genre(s)
Drame psychologique

Origine(s)
France

Année : 2020 – Durée : 1 h 47 min

Langue(s)
V.o. : français / s.-t.a.
Dreamchild
Dist. @
Axia Films

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans

Diffusion
En ligne @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]