L’enlèvement
PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 7 juin 2024
Dans une Italie pas encore réunifiée, Edgardo, un garçon juif est enlevé à ses parents et amené à Rome sur ordre du pape Pie IX. Les tribulations de l’histoire auront divers effets sur son existence.
Le Film
de la semaine
CRITIQUE
Luc Chaput
★★★ ½
Le regard de la mère
Dans la chambre à coucher des parents, une mère enseigne à son fils la prière des commandements de la religion hébraïque.
En 1858, à Bologne, partie intégrante des États pontificaux qui assoient le pouvoir politique du pape en Italie, Edgardo Mortara est enlevé à ses parents juifs par la force policière aux ordres du tribunal de l’Inquisition. Il aurait été baptisé par une employée catholique et serait donc chrétien. La mise en scène de Marco Bellocchio emploie à répétition les clairs-obscurs dans de courtes scènes qui amplifient ainsi le drame familial et religieux. Les parents perdent sa trace car Edgardo a été amené à Rome dans la Maison des catéchumènes. Le pape Pie IX réagit avec force employant son expression préférée, Non possumus, pleine de son pluriel de majesté, soulignant son refus de changer le cours de cette décision malgré les nombreuses protestations des gouvernements étrangers et de l’opinion publique
Le scénario du cinéaste et de la réalisatrice Susanna Nicchiarelli (Nico 1988) navigue avec agilité dans les méandres de cette ère du Risorgimento établissant les diverses forces en présence en les incarnant dans des personnages bien trempés. Bellocchio insère, par le montage de Francesca Calvelli, des passages d’animation, de rêves et de cauchemars, dans ces moments de la vie d’Edgardo, auquel Enea Sala insuffle une ingénuité de tous les instants. L’enfant est amené petit à petit à trouver dans cet orphelinat particulier une nouvelle famille.
Par ce grand film historique qui fait suite entre autres à Vincere, Bellocchio continue ses variations sur la famille et la religion commencées avec éclat avec Les Poings dans les poches (I Pugni in Tasca). Il tient aussi haut et fort l’étendard des droits humains encore et toujours mis à mal dans notre monde.
Ce pape-roi, qui s’intéresse de près à son éducation et à son instruction, est interprété avec délectation par Paolo Pierobon, assisté avec détermination par Filippo Timi dans le rôle de son secrétaire d’État et diplomate retors Antonelli. En Momolo Mortara, Fausto Russo Alesi porte avec vigueur le calvaire de ce père frappé par les coups répétés de la loi. Barbara Ronchi rend avec un art fin les divers visages d’une mère éducatrice puis éplorée puis en colère. La dernière séquence entre Marianna et son fils devenu prêtre scelle avec éclat leurs destins divergents.
Par ce grand film historique qui fait suite entre autres à Vincere, Bellocchio continue ses variations sur la famille et la religion commencées avec éclat avec Les Poings dans les poches (I Pugni in Tasca). Il tient aussi haut et fort l’étendard des droits humains encore et toujours mis à mal dans notre monde.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Marco Bellocchio
Scénario : Marco Bellocchio, Susana Nicchiarelli.
D’après Il caso Mortara, de Daniele Scalise
Direction photo : Francesco Di Giacomo
Montage : Francesca Calvelli, Stefano Mariotti
Musique : Fabio Massimo Capogrosso
Genre(s)
Chronique historique
Origine(s)
Allemagne / France / Italie
Langue(s)
V.o. : italien ; s.-t.a. ou s.-t.f.
Kidnapped
Kidnapped: The Abduction of Edgardo Mortara
Rapito
Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex
Cinémathèque québécoise
Visa de classement
GÉNÉRAL
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]