Les hirondelles de Kaboul
P R I M E U R
Semaine 03
du Ven 27 au Jeu 23 jan 2020
SUCCINCTEMENT
Été 1998, Kaboul en ruines est occupée par les talibans. Mohsen et Zunaira sont jeunes, ils s’aiment profondément. En dépit de la violence et la misère quotidiennes, ils veulent croire en l’avenir. Un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies.
CRITIQUE
Luc Chaput
★★★ ½
De la beauté comme moyen de lutte
À Kaboul, à la fin des années 90, un homme bon est incité par la pression de la foule encadrée par les talibans à participer à une lapidation.
Cette séquence eut été difficile à supporter en images réelles. L’animation en aquarelles dessinées par l’équipe dirigée par la coréalisatrice Eléa Gobbé-Mévellec réussit à établir une distance entre les événements les rendant plus universels. Ce recours à l’animation est devenu la solution pour contourner les problèmes de production d’un film alors difficile à réaliser et ayant subi plusieurs retards. Zabou Breitman, actrice, metteure en scène (L’Hiver sous la table) et réalisatrice reconnue fait en sorte que les dialogues soient enregistrés avant d’élaborer les séquences animées. On peut ainsi reconnaître les attitudes et les physionomies des acteurs dans les comportements des personnages.
Le roman éponyme de Yasmina Khadra a été adapté par Breitman, Patricia Mortagne et Sébastien Tavel. Certaines caractéristiques des protagonistes ont été changés pour ancrer encore plus l’histoire dans l’Histoire. En faisant de Mohsen, un ancien éducateur et de son épouse Zunaira une artiste, la place de l’instruction et de la diffusion des arts comme moyen de lutte à l’intégrisme devient un des moteurs de l’intrigue.
De même les questionnements moraux du garde-chiourme et ancien combattant Atiq et de son épouse Mussarat montrent l’humanité de plusieurs de ces membres ordinaires de la répression. Chaque personnage est ainsi différencié dans une séparation entre sphères publique et privée et son parcours propre fait partie de la fin ultime du film.
En adaptant de si belle manière le roman de Khadra, les coréalisatrices nous donnent une autre raison de lutter contre le fondamentalisme.
L’emploi d’aquarelles permet de garder fluide le déroulement du temps dans un environnement qui apparaît réaliste car près des images vues dans des documentaires sur les guerres régionales et leurs conséquences. La musique s’insère naturellement dans certains épisodes afin que ces gens puissent se souvenir de belles choses et ainsi continuer à être libres malgré tout.
En adaptant de si belle manière le roman de Khadra, les coréalisatrices nous donnent une autre raison de lutter contre le fondamentalisme.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie
Ven 17 jan 2020
Réalisation
Zabou Breitman
Eléa Gobbé-Mévellec
Genre(s)
Animation
Origine(s)
France / Suisse
Luxembourg
Année : 2019 – Durée : 1 h 21 m
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
The Swallows of Kabul
Dist. @
Maison 4tiers
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]