Les libres
SUCCINCTEMENT
Des ex-détenus en maison de transition participent à un stage de réinsertion dans une entreprise.
CRITIQUE.
texte
Luc Chaput
★★★ ½
Se reformer en usine
La sortie de prison et le retour à une vie plus normale a fait l’objet de nombreux films de fiction et documentaires. Ainsi, dans un domaine industriel connexe, une scierie, Les grandes gueules de Robert Enrico, sur un scénario de José Giovanni, opposait des caractères bien trempés dans une issue incertaine.
Les premières scènes d’entrevues de ce long métrage se déroulent dans un lieu semblable ou identique à celui de son court métrage Entrevue avec un homme libre. Le réalisateur Nicolas Lévesque, par sa caméra et son montage, crée des individualités qu’il accompagnera tout au long de leurs parcours de six mois dans une entreprise de Roberval, Stagem. Des scènes d’hiver avec froid et neige, fumées d’usine et vapeurs de souffles humains alternent avec les travaux et les jours de ces hommes et femmes, réapprenant à être dirigés, critiqués ou valorisés pour un travail où ils essaient de ne pas trop être des bouts carrés de bois dans des milieux plus ronds. Samuel, Pierrot, Caroline, Fred et les autres plus anonymes sont ainsi aiguillonnés par Alain qui est leur contremaître d’orientation dans cet endroit bruyant. La caméra de Jean-Philippe Archibald, qui est aussi le producteur, capte avec autant d’acuité les expressions de ces personnes que leurs gestes répétitifs dans des plans d’ensemble d’immersion dans cet établissement.
Commencé à l’extérieur des murs d’une prison, ce long métrage dévoile avec empathie les cheminements d’êtres qui réussiront peut-être à se créer un plus vaste terrain de jeux pour s’épanouir dans un printemps radieux.
La camionnette les amène matin et soir entre maison de transition et entreprise . Le cinéaste, déjà accompagnateur par son travail de longue haleine à l’usine, nous permet de les côtoyer lors d’échanges plus émotifs et personnels dans les séances de groupe sur le contrôle du stress et les expériences passées.
Certains de ces stagiaires passent comme un coup de vent et montrent bien que le travail de reprise sur soi accompli par Samuel et Pierrot n’est pas le lot de tous. Commencé à l’extérieur des murs d’une prison, ce long métrage dévoile avec empathie les cheminements d’êtres qui réussiront peut-être à se créer un plus vaste terrain de jeux pour s’épanouir dans un printemps radieux.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Nicolas Lévesque
Scénario
Nicolas Lévesque
Direction photo
Jean-Philippe Archibald
Montage
Natacha Dufaux
Musique
Ron Baines, James Newton Bates
Yehezkel Raz… et autres
Conception sonore
Olivier Calvert
Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2020 – Durée : 1 h 34 min
Langue(s)
V.o. : français ; s.-t.a.
The Free Ones
Dist. @
Spira
Classement (suggéré)
Tous publics
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc
Cinéma Moderne
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]