Live Story :
Chronique d’un couple
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 27 août 2021
SUCCINCTEMENT.
Un réalisateur récemment séparé et père d’un petit garçon, entreprend une liaison avec une amie qu’il avait perdue de vue, elle aussi en rupture de couple.
| CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Élie Castiel
Un premier long métrage qui repose, comme la très grande partie des fictions québécoises, sur soi, sur ses contours existentiels, sur ses problèmes affectifs non résolus. Sur une masculinité nouvelle quasi en perdition. Bien entendu, dans la plupart des cas, selon une vision hétérosexuelle des choses.
Je t’aime…
moi non plus
Un certain type d’hommes du nouveau siècle a du mal à gérer les nouveaux codes en ce qui a trait aux relations hommes-femmes. Surtout lorsqu’il s’agit du couple.
C’est dans cette perspective et à en juger par le résultat, que Live Story : Chronique d’un couple est un acte thérapeutique, un geste volontaire de la part de Jean-Sébastien Lozeau, prenant le cinéma comme un outil (in)discret de conditionnement aux normes contemporaines d’affection et de partage.
Il n’oublie pas les réseaux sociaux, phénomène global où les likes sont devenus une façon de gérer sa vie, mais au même temps, définissent également une tendance sociale dominante. Ces petits bonhommes jaunes et ronds tout à fait charmants défilant du bas au haut de l’écran d’ordinateur, et parfois dans un désordre apparent, approuvant ou pas les messages envoyés, confirment la détresse partagée, le délire ou le manque affectif engendré par ces maux d’un siècle incertain.
Soyons francs : l’Homme, avec un grand H, a-t-il ou veut-il vraiment changer ? Ces questionnements, le cinéaste se les pose en filigrane ou directement, selon les situations, se permettant quelques joutes formelles par-ci, par-là, sans doute influencé par ces tendances esthétiques contemporaines qui pourraient intellectualiser ou encore atténuer le propos.
Sa proposition est une mise en abyme de la vie d’Alex – Sébastien Ricard, nous l’avons déjà dit, l’un des plus acteurs/comédiens les plus versatiles de sa génération. Talentueux, charismatique. Bel homme confiant de sa physicalité, maniant les rôles avec une dextérité étonnante. Entre Alex/Ricard et Lozeau, une fusion fraternelle quasi narcissique. Le personnage fictionnel et le cinéaste pratiquent le même métier.
Et il y a la femme, celle d’Alex, libre, qui ne l’aime plus, assumant une individualité nécessaire face à celui auquel elle n’éprouve plus les mêmes élans amoureux. Marie-Anne Halepin, peu présente dans le film, exprime un talent des plus révélateurs. Dramatique, franche, farouchement fidèle à la caméra.
Et Bianca, Marilyn Bastien, également coscénariste, pour qui cette histoire repose sur une analyse contemporaine de la gestation d’un couple, ou mieux dit, sur la rupture due à des modalités internes communes. L’un et l’autre sont condamnés à changer où à disparaître de leur territoire partagé.
Bianca cherche le couple standard, comme avant, comme dans le bon vieux temps. Sur ce plan, un certain type de femme n’a pas, elle aussi, vraiment changé.. Où se dirige Lozeau dans tout cela ? La finale, inattendue ou peut-être pas, soulève chez certains spectateurs, selon leur perspective des choses, de nouvelles interrogations.
Et comme ça, par instinct, on sent pour Bianca la douleur d’un possible déchirement. Bastien gère admirablement bien, corps et âmes, ces diverses sensations de l’expérience affective.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jean-Sébastien Lozeau
Scénario
Jean-Sébastien Lozeau
Direction photo
Mathieu Landry
Montage
Éric St-Martin
Musique
Éric Asswad
Genre(s)
Chronique sentimentale
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2020 – Durée : 1 h 19 min
Langue(s)
V.o. français
Live Story : Chronique d’un couple
Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]