L’Ouragan F.Y.T.

 PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 17 mai 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Montréal, 1991. Delphis, 11 ans, grandit dans un quartier défavorisé et un milieu familial instable. Un soir, il décide de prendre le contrôle de sa vie et devient L’Ouragan. Armé d’un éclair sur son bandeau et le doigt d’honneur bien haut, il fuit un monde qui n’a pas de place pour lui.

 

Le Film
de la semaine

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★

Marsouin

d’eau trouble

Plusieurs sujets courts, dont, en 2013, L’ouragan Fuck You Tabarnak , que nous n’avons pas vu. Dommage ! Outre le plus ou moins équilibré Quand l’amour se creuse un trou (2018), sauf que… voici un nouveau départ dans le long métrage. En quelque sorte, son baptême de réalisateur à suivre, rien de moins. Le nouveau titre, L’ouragan F.Y.T., ce qui n’empêche guère qu’il s’agit d’une curiosité subversive à voir absolument.

Une petite grande merveille de film indépendant, tant dans la mise en scène, les faiblesses intentionnelles qui ne font que rendre l’entreprise authentique, un casting des plus habilités – comment résister à des noms aussi viables que Larissa Corriveau, Antoine Olivier Pilon, Émile Schneider, Patrice Dubois (parfait dans le rôle du père), Julie Le Breton et celui de plus en plus présent au grand écran québécois, Martin Dubreuil, dont le rapport avec Delphis, excellent Justin Labelle, un nouveau venu qui écrase tout sur son passage, une véritable tempête dans un verre d’eau !

Ici, le factice se fait roi, le langage vulgaire, la dissension sociale, la prison comme étape normale de la vie courante, toutes ces factions marginales à l’intérieur d’un Hochelaga de 1991 prennent vie et procurent autant de surprises que de béatitudes de la part des spectateurs.

Mais c’est surtout Delphis, très certainement, une espèce de dauphin qui se bat comme un pro pour aboutir à ses fins, c’est-à-dire survivre et oublier sa famille dysfonctionnel.

Et si je devenais le chef, après tout!

La religion, connaît pas ; les bonnes manières, non plus. Ball meurt d’envie de nous provoquer, de nous permettre de nous sentir libre, de dresser le portrait (sans doute un peut trop coloré) de la communauté punk de l’époque. Peu importe, on embarque dans ce bateau ivre avec un enthousiasme délirant.

Dans cette petite communauté où il atterrit et se rend vite compte qu’elle abrite des jeunes adultes qui, en fin de compte, se cherchent pour « changer de vie », les choses vont vite, les nouvelles sont quotidiennes, les embarras et les petites ou grandes velléité aussi surprenantes qu’embarrassantes. Une école d’apprentissage pour Delphis

Même lorsqu’il s’agit de sexe (magnifique séquences avec Monique – impeccable Pascale Montpetit), d’une tendresse abrupte peu ordinaire. Et celle chez Simone Lebel (la mère de substitution au petit dernier des Denis, un petit rôle pour Le Breton, mais d’une grande authenticité).

Dans un texte critique, raconter les hauts et les bas d’un film, c’est empêcher les spectateurs de les découvrir. Nous avons un peu dit sur l’interprétation, dont un ensemble totalement investi.

Ara Ball, conscient que cette nouvelle mouture de son court devrait, en principe, rallier le public et la critique, quitte à se faire agacer par des répétitions qu’il s’accorde lors du tournage, enthousiasmé sans doute par la tournure que prend le film, ne recule devant rien pour situer sa proposition, grâce aussi à la coscénarisation de Tania Duguay, également investie dans le projet.

La religion, connaît pas ; les bonnes manières, non plus. Ball meurt d’envie de nous provoquer, de nous permettre de nous sentir libre, de dresser le portrait (sans doute un peut trop coloré) de la communauté punk de l’époque. Peu importe, on embarque dans ce bateau ivre avec un enthousiasme délirant.

Entre temps, Delphis prend le  temps de connaître ses premières amours, même à 11 ans. Dans cet univers ballien, tout semble permis.
Le jeune Justin Labelle illumine l’écran dans ce premier rôle à l’écran. Surprenant.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ara Ball

Scénario : Ara Ball, Tania Duguay
Direction photo : Ian Lagarde
Montage : Ara Ball
Musique : Julien Mineau

Genre(s)
Drame social
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2023 – Durée : 1 h 51 min
Langue(s)
V.o. : français ; s.-t.a.
Hurricane Boy Fuck You Tabarnak!
L’Ouragan Fuck You Tabarnak!

Ara Ball

Dist. [ Contact ] @
FunFilm Distribution
[ Bunbury Films]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cinéma du Parc
 Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Violence / Langage vulgaire ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]